Le coup fit tressaillir le scientifique blond qui glissa au sol en gémissant
misérablement, Heero lui adressant un regard visiblement peu avenant. Ça n’avait
pas été une bonne idée d’essayer de se disculper, songea à demi Ody en regardant
ses doigts couverts de sang après qu’il les ait porté à son visage.
- Qu’est ze qui ze paze exzactement ? Demanda Quatre en se redressant,
ses grandes oreilles tombant de part et d’autre de sa tête caressant au passage
le corps transformé de Trowa en dessous de lui.
- Il se passe… Fit le japonais d’une voix hachée par la colère. Que cet… homme
est un espion à la solde de Oz !!
Quatre ouvrit de grands yeux surpris, tout en remarquant pour lui-même que cela
expliquait beaucoup de choses, comme le malaise palpable du scientifique depuis
quelques temps. Il s’en voulut pourtant intérieurement de ne pas s’être aperçu
de ce qui se passait exactement lui-même, étant bien trop préoccupé par le fait
de devoir passer une nuit sans son Trowa. Il se mordilla les lèvres, se rendant
compte par là que ses incisives trop longues et coupantes lui entaillant la
chair fine de ses lèvres étaient celles qu’il avait sous sa forme de lapin.
Après une demi seconde de réflexion, il décida qu’il s’en fichait finalement.
Ce n’était pas le moment.
Trowa se releva et porta une main garnie de griffe vers le visage de son amant,
pressant doucement sa joue pour lui faire lâcher prise, Quatre étant toujours
en train de se mordre jusqu’au sang. Le tigre à dents de sabre reprit lentement
forme humaine et, une fois que ses crocs grand format eurent disparues, se tourna
vers Heero :
- Tu es sûr de ce que tu dis ?
- Hn… Il téléphonait à un certain ‘sergent’, caché derrière une des étagères
du couloir, à voix basse, et disant que « les trois autres se trouvent
dans la propriété Winner ». Fit Heero sans cesser de fixer le scientifique
de son regard-de-la-mort-qui-tue-la-vie, l’autre se gardant bien de faire le
moindre geste qui pourrait donner une raison, même minime au pilote de Wing
pour lui tirer une balle entre les deux yeux.
Quatre poussa soudain un petit couinement en réalisants ce que sous entendait
les paroles de Heero.
- Duo ? Et Wufei ?
Le pilote 01 hocha la tête, une douleur visible mais pourtant furtive lui traversant
le regard, et il s’accroupi pour se mettre à la hauteur d’Ody, visiblement nerveux.
- Où sont ils ? Finit par faire Heero après une longue minute d’hypnose
que le scientifique passa à suer à grosses gouttes.
- Je… je ne… sais pas…
Heero mit son revolver dans une des narines d’Ody, celui-ci ne pouvant que loucher
sur l’arme sans pour autant ne serrait ce qu’espérer s’en écarter.
- Où. Sont. Ils. Gronda l’adolescent d’une voix sourde.
- Je… je ne sais pas, c’est vrai, je devais juste les renseigner sur votre position.
Gémit-il. Le jeune japonais approcha encore un peu son visage de celui de l’homme
ruisselant de sueur froide, trempé de larmes et qui commençait à être envahi
de tics nerveux.
- Donne moi une bonne raison pour ne pas te tuer immédiatement. Fit-il d’une
voix basse et rauque, continuant à fixer Ody d’un regard de psychopathe.
- De un, za ferait des tâches sur le mur. De deux, il peut nous zêtre encore
utile, ze crois… Fit Quatre en se levant et s’approchant avec douceur du japonais,
sachant combien celui-ci pouvait être nerveux… et le sentant tendu comme un
arc près à se briser au plus profond de son empathie. Il posa avec précaution
une main sur son épaule et serra doucement ; il avait toujours eu du mal
à cerner Heero, plus que les autres, et ne savait pas vraiment comment le réconforter
autrement qu’en lui montrant qu’il était là… Il se sentait d’autant plus coupable
de ne pas s’être rendu compte de la traîtrise de Ody avant qu’il ne soit trop
tard, mais se rendait bien compte que l’heure n’était pas à la vengeance passionnée
envers un simple pion, un traître peut être, mais uniquement un pion sur l’échiquier.
Sa mort ne ramènerait pas Duo et Wufei sains et saufs…
- Zur les colonies, Oz n’a pas beaucoup de pouvoir, moins que zur Terre en tout
les cas. On va les retrouver, Heero. Ze te le Zure…
Heero se détourna enfin de sa malheureuse cible qui s’évanouit sous le contre
coup de la peur et du soulagement réuni, et hocha doucement la tête en soupirant,
essayant visiblement de se calmer sans vraiment y parvenir. Duo lui faisait
vraiment perdre tous ses moyens, et il en vint à songer avec un minuscule sourire
que quelques mois plus tôt à peine, il n’aurait même pas compris pourquoi il
pouvait se mettre dans un état pareil.
Duo lui avait apprit à sourire. Duo lui avait apprit l’amitié, l’amour, la vie.
Duo était tout pour lui.
Il avait besoin de Duo…
- J’ai besoin de Duo… Murmura-t-il pour lui-même, comme pour s’en persuader,
et Quatre lui lança un regard surpris avant de sourire finalement, et d’ajouter :
- On le retrouvera ! Tu le retrouveras !! Allez, on va aller faire
za fête à Oz !! S’exclama-t-il comme un certain américain dans ses grands
jours.
- Dans cette tenue ?
Fit alors Trowa qui observait la scène depuis le lit où il était toujours assis,
une note amusée et un peu moqueuse particulièrement inhabituelle de sa part
dans la voix.
C’est alors que Quatre réalisa que son pantalon ouvert lui tombait sur les fesses,
sa petite queue blanche [1] dépassant joyeusement
du bas de son dos, ses oreilles virevoltant autour de sa tête. Après une demi
seconde nécessaire à la réalisation de sa ‘tenue’ il bondit sur le lit, évitant
son amant et s’enfila sous les couvertures en couinant :
- NAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAN !!!!!!
%%%%%
- AIIIIIIIE !!!! Lâchez moi bande de brutes !!! S’écria Duo alors
qu’on l’extirpait de force du caisson où lui, Wufei et Nabil avaient voyagé
jusque sur Terre. Brailler étant encore la seule chose qu’il pouvait se permettre
sans mettre sa vie en danger, le comité d’accueil que Oz leur avait réservé
étant des plus conséquent : plusieurs dizaines de soldats des Spécials
les tenaient en joue, sans compter ceux qui étaient en train de le sortir sans
douceur du caisson. Et le terrain ne se prêtait absolument pas à la fuite :
le hangar dans lequel ils se trouvaient ne présentait aucune cachette digne
de ce nom avant au moins une dizaine de mètres… il avait largement le temps
de se faire tirer comme un lapin…
Faute de mieux, il continua à hurler tout ce qu’il pouvait et tout ce qui lui
passait par la tête, ce qui fait assurément beaucoup de choses pas forcément
bonnes à entendre pour sauvegarder sa santé mentale… Un des soldats les plus
proche de lui leva son arme en s’exclamant :
- Ta gueule bordel, ou je te fous une balle dans les rotules pour te donner
une raison de l’ouvrir !!
Duo ferma sa bouche en un grand ‘clap’ audible et en affichant une mine de gamin
confit, ce qui fit passablement sourire la plupart des soldats présent. L’un
d’entre eux éclata d’un rire gras et, désignant le garçon qui se tenait devant
eux, fit avec un sourire quelque peu aviné :
- Hé, il a rien sous son bout de fringue !!
S’il ne vit pas la claque arriver, il la sentit lorsque Noin frappa. Le lieutenant
qui venait tout juste d’arriver toisa le soldat d’un air mauvais et supérieur
et, sans le quitter des yeux, s’adressa à l’un des officiers présents :
- Sergent, mettez moi cet homme au arrêt !!
Puis elle se retourna vers les personnes qui la suivaient de près, les soldats
s’écartant respectueusement sur leur passage. Le Général Kushrenada s’avança
jusqu’à Duo qui remit sa veste en place et en resserra le nœud discrètement
pour l’empêcher de tomber. Puis il releva la tête vers l’homme en face de lui
qui le regardait avec circonspection, comme s’il avait du mal à croire que la
personne dont on lui avait tant parlé puisse être si… petite. [2]
- Heu… Bonjour Monsieur !! Fit-il d’une petite voix enfantine et apeurée,
espérant faire relâcher la tension ambiante qui avait atteint un niveau assez
élevé depuis que le Général était entré. Peine perdue.
Visiblement, personne n’était dupe dans le coin.
Le Général se détourna au bout d’un moment lorsque les soldats qui avaient fait
sortir Duo du caisson aidaient Wufei à se relever ; une aile à demi déchiquetée
et du sang séché recouvrant sa tempe, titubant, le dragon semblait en piteux
état mais pourtant tous les soldats présents eurent un mouvement de recul en
le voyant, même Kushrenada ouvrit de grands yeux surpris, relevant ses sourcils
à la forme impossible devant le regard vert pâle et fixe du chinois.
Wufei s’efforça d’ignorer les néons de Noël qui clignotèrent dans son champ
de vision lorsqu’il se releva, et jeta un coup d’œil rapide à l’assemblée de
soldats et d’officiers, se figeant lorsqu’il reconnu Kushrenada. Il redressa
alors la tête d’un air princier, ignorant la migraine qui lui martelait le crâne
au rythme des battements de son cœur, et lança un regard de défi à peine contenu
à son ancien adversaire.
Lequel releva un peu plus ses sourcils avant de déclarer, d’une voix presque
amusée :
- Salutation Chang Wufei. Vous semblez en pleine forme…
Wufei ne répondit pas, se contentant de hausser légèrement un sourcil et de
pousser un faible sifflement sortant de sa gorge à l’adresse de son ancien adversaire.
Kushrenada sourit devant l’audace du jeune dragon et, s’adressant à la jeune
femme derrière lui :
- Lady Une, faite conduire ce… jeune homme à l’infirmerie, sous bonne garde
naturellement. Quant à lui… rajouta-t-il en jetant un coup d’œil amusé à Duo
qui tirait toujours une tronche de petit garçon ignorant et inoffensif, je lui
ai réservé une petite surprise…
- Oui mon Général. Fit Une en exécutant un parfait garde à vous.
Des ordres furent donnés et bientôt les deux terroristes furent séparés, Wufei
digne et droit comme un peuplier ignorant le regard suppliant typiquement maxellien
que l’américain lui lança alors qu’il était emmené de force, pour ne pas dire
à coup de pieds dans le derrière, dans la direction opposée. Duo grommela un
« messant Wuffy » qui ne fit que lui attirer un « la ferme »
du soldat le plus proche, ordre auquel il obéit ; le mec semblait particulièrement
nerveux avec une arme entre les mains…
Il traversa ainsi plusieurs couloirs sous bonne garde, incapable de deviner
ne serait-ce que dans quelle partie du monde il se trouvait, ignorant totalement
comment il allait bien pouvoir sortir d’ici. Visiblement son don naturel lui
permettant de ressembler à un gamin inoffensif ne fonctionnait pas ici, et le
fait de ne pas savoir comment allaient les autres ne l’aidait pas à voir les
choses avec plus d’optimisme.
Il soupira doucement, se fichant éperdument que les hommes autour de lui ne
le remarque, en se demandant si Heero allait bien. Sa chaleur, son odeur, sa
main dans la sienne, sa simple présence lui manquait déjà, il aurait tellement
voulu qu’il soit là en ce moment… Il s’empêcha de secouer violemment la tête
pour se sortir ce genre d’idées du crâne ; si Heero était avec lui, cela
signifierait qu’il aurait été capturé, alors que pour l’instant il n’avait encore
aucune raison de penser que c’était le cas.
Ses pensées s’interrompirent quand il vit l’endroit où les soldats le menaient.
C’était une… piscine. Avec un couvercle juste au dessus du niveau de l’eau.
Le bassin n’était pas très grand, peut être cinq mètres sur dix, mais avait
l’air assez profond. Et si on l’enfermait là dedans il ne pourrait pas en sortir
seul, et il serait vulnérable. Peut être moins que dans le minuscule aquarium
où il avait déjà passé de si agréables ‘vacances’, mais il aurait préféré une
cellule normal, au moins il connaissait mille et une façons d’en sortir. Malheureusement
dans l’entraînement très spécial qu’il avait reçu il n’y avait aucune partie
sur ‘comment sortir d’un aquarium surveillé quand on est transformé en merboy’…
- Heu… les mecs, zaller pas m’enfermer la dedans, non ? C’est… comment
dire… un peu humide ? Fit-il en lançant un regard faussement inquiet aux
soldats qui le poussaient vers une ouverture en forme de trappe dans le couvercle
du bassin, espérant que ceux-ci n’étaient pas au courant de ses facultés d’adaptations
au milieu aqueux. Mais visiblement ils avaient été prévenus ; ils le poussèrent
sans ménagement dans l’eau et refermèrent la trappe derrière lui.
Se tournant vers la vitre au dessus de lui, Duo leur lança un grand sourire
et un bras d’honneur, tout en se laissant glisser vers le fond de l’eau, se
concentrant un peu pour se transformer ; il n’avait pas l’intention de
boire la tasse… Il sentit ses jambes se coller l’une à l’autre et se força à
retenir sa respiration jusqu’à ce que ses poumons se soient modifiés pour lui
permettre de respirer dans l’élément liquide.
Une fois sa transformation achevée, il s’étira longuement en prenant une grande
inspiration et se débarrassa de sa veste qui lui entourait toujours les hanches.
C’est seulement à ce moment là qu’il ouvrit les yeux. Et qu’il les vit. Les
scientifiques derrière une vitre qui le regardaient avec des yeux de merlan
frit tout en le filmant et en prenant des notes. Ils n’étaient pas deux, ils
étaient vingt…
« Et c’est reparti pour un tour » Songea-t-il en poussant un soupir
de profonde lassitude.
%%%%%
Trowa regarda Heero attacher solidement les mains de Ody dans son dos avec un
câble sortit tout droit de la zone spandex, et le français se jura d’une part
de penser à demander un jour comment faisait le pilote 01 pour y planquer tout
et n’importe quoi, et d’autre part de desserrer les liens du scientifique dès
qu’il en aurait l’occasion. Ou le gars allait y perdre ses mains…
- Surveille-le. Lui fit Heero en lui lançant presque Ody dans les bras. Celui-ci
étouffa un gémissement apeuré mais ne fit rien qui pourrait lui attirer des
ennuis… l’archétype même du trouillard approfondi...
- Où tu vas ? Lui demanda Quatre en se rhabillant, étant sorti un peu avant
des couvertures, le pantalon refermé et les oreilles au placard.
- Chercher l’autre. Répondit Heero d’une voix neutre en disparaissant de la
pièce. Quatre et Trowa échangèrent un regard puis fixèrent un instant Ody avec
l’air de se demander ce qu’ils allaient bien pouvoir faire de lui. Finalement,
Trowa le souleva par le col et le suspendit au portemanteau près de la porte,
avant de suivre le japonais, talonné de près par son petit amant.
Lorsqu’ils arrivèrent dans la chambre où les scientifiques auraient du passer
la nuit, ce fut pour y trouver Heero menaçant Belin de son arme, ce dernier
ayant visiblement du mal à comprendre ce qui se passait et de quoi il retournait,
mais n’osant pas demander des précisions. Avoir un gun pointé sur lui avait
apparemment pour effet principal de le rendre muet…
Trowa et Quatre restèrent figés plusieurs secondes dans l’entrée, indécis, avant
que le brun finissent par prendre la parole :
- Heero… je ne pense pas… qu’il soit dans le coup. Fit-il avec précaution, en
espérant que c’était vraiment le cas. Quelques heures plus tôt à peine il avait
apprit que cet homme était son père, à moins qu’il s’agisse d’un mensonge pour
mieux le duper ; mais au fond de lui il savait que c’était vrai. Il le
sentait, sans pouvoir expliquer comment. Belin n’avait pas menti quand ils avaient
parlés, ou alors c’était un comédien plus que parfait. Mais Trowa n’y croyait
pas… ou refusait de croire à cette éventualité.
- Je pense aussi. Intervint Quatre, prudemment caché derrière son amant. Lui
et le docteur Ouldammar se connaissaient, il a appartenu au projet. Et puis…
Rajouta-t-il d’une petite voix après un instant de silence, que Belin mit à
profit pour déglutir bruyamment. C’est le père de Trowa.
Heero se tourna vers ses deux compagnons, un air de parfaite surprise et d’incrédulité
sur son visage aux traits habituellement neutre. Quatre se retint à grand peine
de pouffer de rire devant la tête du japonais, qui avait un air parfaitement
comique lui allant pourtant particulièrement bien.
- Belin… est… le père… de Trowa ? Balbutia-t-il en clignant des yeux plusieurs
fois à la suite, ayant visiblement du mal à y croire, tout en fixant le français
des yeux. Celui-ci allait répondre avec un sourire mais son père fut plus rapide.
- Je suis le père de ce jeune homme ici présent… Et tu n’as pas retenu les leçons
du tien… Fit Belin, soudain debout aux côtés de Heero, l’arme du jeune homme
dans la main et la démontant consciencieusement. Le japonais regarda sa main
vide et bougea les doigts, se demandant depuis quand son flingue avait la faculté
d’y disparaître en se téléportant dans une autre main. Belin lui lança un sourire
avenant et lui rendit son gun bien aimé, sans son chargeur, s’attirant un regard
noir de la part de l’adolescent. Tout deux commencèrent à s’hypnotiser mutuellement,
indifférent au petit rire de Quatre, amusé du renversement de situation. Il
finit toutefois par intervenir :
- Heero, si le professeur Belin avait quelque chose à cacher, je le sentirai,
surtout maintenant que je sais qu’il y a un risque.
Le petit arabe sentit la main de Trowa prendre la sienne et la serrer fortement,
accompagné d’un petit soupir de profond soulagement. Il sourit à son amant et
se retourna vers les deux autres, toujours en train de se transpercer l’un l’autre
du regard… Belin finit par demander :
- Mais qu’est ce qui se passe au fait ? De quoi vous parlez ?
- Ody est un traître. Dit simplement Trowa sans ciller, tellement heureux au
fond de lui que ce ne soit pas le cas de son père. Belin cligna des yeux une
fois, une deuxième puis une troisième fois, avant de faire d’une voix mal assurée :
- Ce trouillard ? Un traître ?
Signe positif de la part de trois têtes en simultané.
- Vous vous foutez de moi ?
Signe négatif.
- Il renseignait Oz sur notre position, et Duo et Wufei ont disparus. Expliqua
Trowa. Belin se passa une main nerveuse sur le crâne.
- Vous vous rendez compte de ce que cela signifie ? Oz a en sa position
deux des pilotes de Gundam qui sont le seul espoir de liberté des colonies,
et sait en plus de ça qu’ils ne sont pas normaux ! Qu’ils sont issus de
manipulations génétiques pour les rendre plus fort et plus résistant !
Est-ce que vous savez ce qu’ils peuvent faire d’une telle information du point
de vue de l’opinion publique ?
Un silence s’écoula, lourd et pesant. Finalement, ce fut Quatre qui prit la
parole, d’un ton peu assuré :
- Ca peut… relancer le scandale des New Type… [3]
Belin acquiesça.
- Et donner un appui du public considérable à Oz, nous empêchant de faire ce
qu’on a à faire… Rajouta Trowa.
Un autre silence s’installa, plus lourd encore, plus difficile à supporter.
- Allez me chercher Ody. Gronda alors Heero. Il faut que l’on sache où ils sont.
%%%%%
Wufei haussa un sourcil lorsque le jeune médecin s’écarta brusquement de lui,
surpris par le faible mouvement de son aile ; comme s’il ne croyait pas
vraiment jusqu’alors que cette aile -et ses trois jumelles- était réelle. En
réponse au brusque mouvement de recul du toubib, les cinq soldats qui l’entouraient
relevèrent leur arme dans un accès de nervosité mal contrôlée. Wufei soupira ;
il était donc si impressionnant que ça ? C’est vrai qu’on ne se retrouve
pas tout les jours face à un dragon, et que le fait qu’il n’avait pas prononcé
un mot depuis qu’il était ici ne faisait que rendre l’atmosphère plus nerveuse
encore.
Il regarda le médecin qui dégluti avec difficulté, puis dévisagea les soldats
les uns après les autres, s’efforçant de ne pas paraître trop menaçant. Juste
neutre. Il finit par demander :
- Est-ce qu’il va falloir que je recouse mon aile moi-même ?
Le médecin eut un hoquet de surprise et plusieurs des gardes durent visiblement
se faire violence pour ne pas prendre leur jambes à leur cou. Ça avait été une
mauvaise idée de parler…
Poussant un soupir résigné, Wufei tendit doucement la main vers le flacon de
désinfectant et l’ouate préparée l’instant d’avant par le médecin et entreprit
de nettoyer son aile déchirée, puis, prenant les instrument sur la tablette,
recousit la fine membrane.
Ça piquait un peu mais n’était pas aussi douloureux que ce qu’il aurait pu craindre,
visiblement la membrane porteuse de l’aile contenait peu de nerf, et n’était
pas très sensible. Mais elle était fragile, et il faillit plusieurs fois la
déchirer davantage en la recousant. Il se demanda ce qui se passerait s’il reprenait
forme humaine maintenant ; est-ce que la blessure de son aile disparaîtrait,
ou est ce qu’elle se déplacerait sur son épaule ou son bras ? Et les fils
qu’il utilisait pour recoudre la déchirure, seraient-ils enlevés, ou se retrouveraient-ils
dans son corps ? Il décida finalement qu’il ne voulait pas risquer de se
détransformer pour voir le résultat, et que de toute façon il se sentait très
bien comme ça.
Une fois qu’il eut terminé, ce fut pour s’apercevoir que ni le toubib, ni les
gardes n’avaient bougé, et se demanda un instant s’ils ne s’étaient pas tout
simplement évanouis vivant. Se retenant à grand peine de sourire devant leurs
airs ébahis, il claqua doucement des doigts, rompant le charme… et se demanda
brusquement s’il n’avait pas un pouvoir en dragon lui permettant de manipuler
les personnes qui se trouvaient autour de lui… ça pourrait être pratique, à
condition que ce soit bien le cas.
Le médecin regarda encore un peu partout s’il voyait d’autres blessures tout
en faisant son possible pour ne pas trop s’approcher de son étrange patient.
Ayant déjà soigné sa blessure à la tête, il ne trouva rien d’autre et finit
par donner son accord aux soldats pour qu’ils l’emmènent.
Wufei dut se retenir pour ne pas sourire à pleines dents ; recoudre lui-même
son aile avait ses avantages. A commencer par la petite pince qu’il avait réussi
à subtiliser sur le plateau des instruments et qu’il venait de glisser dans
son pantalon…
%%%%%
- C’est tout de même la troisième fois qu’il s’évanouit… Fit remarquer Quatre
avec un air de pitié pour le scientifique, tout en lui versant allègrement un
verre d’eau fraîche sur le visage. Ody s’étouffa presque et toussa en reprenant
conscience pour la troisième fois, un air de réelle détresse sur le visage.
- Où sont-ils ? Redemanda Heero d’un ton inflexible en le menaçant de son
arme.
- Je… chais po. Couina misérablement le scientifique en pleurant presque. Heero
le fixa d’un air contrarié et plaqua le canon de son arme sur le front du blond.
- Alors omae o korosu. Fit-il en appuyant sur la gâchette.
Il y eu un clac.
Puis un couinement de pure peur.
Mais rien d’autre… Le japonais jeta un regard glacial à son flingue comme si
c’était de sa faute tandis que Ody le regardait avec étonnement, semblant se
demander pourquoi donc est ce qu’il était encore en vie. Et au passage, pourquoi
est ce qu’il ne s’était pas évanoui une nouvelle fois. Belin choisit ce moment
pour intervenir, en se retenant néanmoins de sourire devant l’air de profonde
contrariété qu’affichait Heero.
- Tu sais Aldin, je crois que ton arme fonctionnerait mieux avec son chargeur…
L’adolescent lui lança un regard noir, avant de tendre la main dans la direction
du scientifique, signifiant par là qu’il voulait qu’il lui rende son chargeur,
et Belin le sortit lentement de sa poche, sans quitter des yeux Ody qui claquait
des dents et des genoux ; un vrai numéro de claquette à lui tout seul…
- Ody… où sont-ils ? Où est ce que Oz les a emmené ? Demanda-t-il
à son ex-collègue. Tu sais, je pourrai tout aussi bien lui rendre son chargeur…
Ody le fixa avec crainte et se mit brusquement à parler. Vite, très vite. Plus
vite que Duo dans ses grands jours. Et il dit beaucoup de choses, certaines
n’ayant même strictement rien à voir avec Oz et la disparition des deux G-Boys.
Finalement, Quatre sortit en trombe de la pièce en marmonnant quelque chose
à propos de places à réserver dans la prochaine navette en partance pour la
Terre, tandis que Heero tapotait gentiment le crâne de Ody qui s’était à nouveau
évanoui en faisant d’une voix mielleuse :
- Tu vois, quand tu veux…
Belin soupira devant l’air de psychopathe qui a eu ce qu’il voulait que tirait
le jeune homme avant de lui rendre son chargeur et de se tourner vers Trowa.
- Il est toujours comme ça ?
- Oui. Répondit le brun en souriant.
Oz est zarrivé… - Je vous plains, Général
[1] Shinia : Vous pensez à laquelle, la, hein ??
^^
[2] Shinia : si je ne me trompe pas, Duo doit
faire dans les 1m55, 1m60, et Kushrenada plus d’1m80 !!! Rajoutez le fait
que l’un est quasi à poil et l’autre guindé dans un chouette uniforme avec des
bottes qui doivent le rendre encore plus grand que ce qu’il est, et je crois
qu’on aura une idée d’à quel point le Dudule peut se sentir petit ^___^
[3] Shinia : je peux me tromper, mais il me
semble qu’il y a eu une histoire avec des New Type dans les colonies dont les
pouvoirs étaient amplifiés pour servir d’armes vivantes. Je crois que ça s’est
passé environ un siècle avant ac195, ou quelques chose comme ça… je sais même
plus où j’ai put lire cette info, c’est vous dire si mon cerveau fonctionne
au ralentit pendant les vacances… ^^ ;;;