Cercle de Silence

2e partie: Le Monde Magique

Chapitre 6 : Le louveteau et la licorne

Alizea employa un sort de détection, trouvé dans le grimoire qu'elle avait emmené avec elle, pour connaître la direction approximative du cercle de passage le plus proche, et un autre sort pour camoufler son énergie, pour ne pas qu'on la retrouve.
Elle marchait dans la forêt depuis plus d'une heure, et n'était toujours pas calmée, quand elle entendit des glapissements. On aurait dit qu'un animal quelconque avait des ennuis dans le coin...
Elle vit soudain débouler d'un buisson une boule de fourrure gémissant pitoyablement. Le chiot semblait terrorisé. Il était noir avec une tache blanche sur la gorge, et ses poils laineux le faisaient ressembler à une peluche. Il avait l'air si effrayé que sans réfléchir elle se pencha sur lui et le prit dans ses bras. Il était si mignon, si vulnérable... L'ours qui déboulait des buissons n'eut pas l'air ravi de se voir frustré de sa proie. Il se dressa sur ses pattes de derrière, poussa un rugissement, puis se prépara à charger, furieux.
Il tombait mal. Alizea aussi était furieuse, depuis son départ, et elle n'avait toujours pas eu l'occasion de se défouler. Quand l'ours fonça, il se prit de plein fouet le sort de protection qu'elle venait de déployer. Il recula, sonné, mais comme il ne voyait pas ce qui l'avait stoppé, il réessaya. Cette fois, elle l'envoya valdinguer à une dizaine de mètres avec un sort d'une puissance supérieure, puis comme il revenait encore, elle employa un sort d'envol, qu'elle déforma instinctivement pour l'employer sur lui, pour le soulever et le lâcher dans la rivière. Il disparut, entraîné par le courant.
Ce qu'on lui avait dit sur l'aide que la colère pouvait donner était vrai, elle n'avait eu aucun mal à employer les trois sorts à la file. Et elle avait modifié le sort d'envol si facilement... Elle ne savait même pas comment.
Le chiot remua convulsivement dans ses bras, et elle le caressa pour le calmer. Il se détendit un peu, mais continua à pousser des petits cris plaintifs. Alizea se mit à le bercer en lui chuchotant de petits mots tendres pour l'apaiser.
-Calme, calme, mon bébé... Il est parti...
Le chiot finit par se détendre totalement, et remua même la queue quand elle lui chatouilla le ventre. Il poussa un petit soupir soulagé et heureux, et s'endormit, épuisé. Alizea s'assit en tailleur, le chiot dans son giron, continuant toujours à le caresser doucement.
Ca la détendait tellement, de faire aller ses doigts dans la fourrure duveteuse du petit animal... Elle ne sut pas combien de temps elle était restée sans bouger, à rêvasser, quand la boule de poils se réveilla et se mit à se tortiller pour s'évader de sa robe. Elle le retint sans réfléchir et se tourna pour apercevoir ce qui l'intéressait tant.
Dans les buissons derrière elle, un loup gris, fin et élancé malgré ses quatre-vingt dix centimètres au garrot, les regardait fixement. La finesse de l'animal faisait penser à Alizea qu'il s'agissait d'une femelle, probablement la mère du louveteau. Mais elle ne semblait pas vouloir bondir sur Alizea, comme elle se serait attendue à ce qu'elle fasse pour reprendre son petit. Elle baissa la tête en croisant son regard, et se mit à gratter la terre d'une patte en gémissant, l'air suppliante.
Alizea comprit la prière muette de cet animal au regard si intelligent et déposa le louveteau à terre. Il poussa un petit gémissement interrogatif en levant les yeux vers elle. Elle dut lui donner une petite tape sur le postérieur pour qu'il se décide à se précipiter dans les pattes de sa mère. Elle le renifla, lui lécha le cou, et après un dernier regard à Alizea, elle disparut dans les buissons, suivie du petit loup noir.
Bizarre, cet animal... Elle avait sans doute eu des contacts avec des humains pour être si 'civilisée'. Quand au petit loup, elle l'aurait volontiers gardé s'il n'avait pas retrouvé sa mère... Il était si mignon! Mais s'il avait atteint la taille de sa mère, ça n'aurait pas été pratique, dans l'appartement...

Alizea se releva et repartit, calmée et plus détendue. Elle marcha encore un peu avant de décider qu'elle en avait assez et qu'il était temps de se chercher un autre moyen de transport. Peu de temps après, elle tombait sur des empreintes de sabots. Elle décida de les suivre car elles semblaient fraîches, et qu'elles lui désignaient une piste bien cachée mais très facile à suivre, dans la direction qui l'intéressait. Elle suivit les empreintes pendant une bonne demi-heure avant d'arriver à une clairière.
Heureusement, elle commençait à être habituée aux étrangetés de ce monde.
Le cheval qui broutait au milieu de la clairière était apparemment un étalon. Grand, musclé, l'encolure courbée comme celle d'un cygne. Il était palomino, il avait la crinière d'un blanc ivoirin et sa robe était blond vénitien doré. Sa crinière et sa queue étaient lisses sur quelques centimètres, puis partaient en ondulations et en boucles folles. Passablement étrange, mais pas autant que la corne d'ivoire nacrée de soixante-dix centimètres qui partait en spirale d'entre ses yeux, perpendiculairement à son front.
C'était un magnifique spécimen de licorne.
Alizea, stupéfaite, se demanda un moment si elle devait essayer de l'apprivoiser, puis elle se rappela que les licornes faisaient partie des espèces listées dans les participants du pacte entre les peuples. C'était donc une race intelligente...
Oui, mais une race équine, pas humanoïde.
Elle hésitait toujours sur la conduite à suivre quand la licorne releva la tête et avança vers elle d'un pas tranquille. Il se mit à lui tourner autour, la détaillant de ses yeux brun clair d'un air curieux. Alizea ne savait pas du tout comment réagir... Il n'avait pas l'air agressif... Il l'observait, d'accord, mais pourquoi? Y avait-il dans son comportement le moindre rapport avec les légendes sur les licornes dans son monde et leur supposé attrait pour la virginité?
Il décrivit encore un demi-tour, puis s'arrêta derrière elle. Elle se retourna lentement, ne sachant trop à quoi s'attendre.
Un jeune homme d'environs vingt ans se tenait devant elle. Il avait les cheveux blonds vénitien, ondulés, tressés en une natte basse, enfin, pour les boucles folles qui ne s'échappaient pas; les yeux brun clair, bordés de longs cils noirs, les oreilles pointues -c'étaient des oreilles de cheval, en fait- et une petite corne au milieu du front. Le teint mat, remarquablement beau, assez musclé, très bien proportionné. Il lui souriait d'un air malicieux et avait l'air très sympathique. Il était à poil.
- Qu'est-ce que tu fais là toute seule? Tu es perdue?
-Euh, pas vraiment, dit-elle en détournant le regard. Je cherche un cercle de passage... Est-ce que tu en connaîtrais un dans le coin?
Alizea était plus que légèrement gênée de sa tenue, ou pour être plus précise de son absence de tenue. Il le remarqua et eut un sourire gentiment moqueur.
-Excuse-moi... J'oublie toujours.
Brusquement, fibre par fibre mais à une grande vitesse, des vêtements apparurent sur son dos, une tunique à lacets avec de grands pans qui tombaient jusqu'à ses genoux. Pas de pantalon ni de chaussures, mais ça la gênait déjà beaucoup moins.
-Je n'arrive jamais à me rappeler à quel point vous êtes pudiques, chez les métahumains. De quelle race es-tu, au fait? Tu n'es pas une elfe ... dit-il en la détaillant. Et tu ne marches pas comme une volante.
Elle le fixa, surprise.
-On peut savoir ça à la démarche?
-...Les volants ont des ailes sur le dos la moitié du temps, même quand ils n'en ont pas, ils prennent pas leurs appuis de la même manière. C'est subtil mais ça se voit, lui dit-il en relevant un sourcil, visiblement déconcerté qu'elle ne s'en doute pas.
-Heu... Je suis... demi-ange.
Il hésita.
-Et demi-quoi? Si c'est pas indiscret, ajouta-t-il avec une petite grimace.
Elle hésita. Il n'avait pas l'air hostile, mais on ne savait jamais. Il y avait des gens qui étaient encore très remontés contre les humains et elle ne savait pas s'il en faisait partie.
-Pas demi-Elfe, t'as pas les oreilles pointues, marmonna-t-il en se frottant le menton de la main d'un air pensif. Fée? ... hm. Ange et fée, lâcha-t-il d'un petit ton pervers.
Elle eut un petit rire, secouant la tête.
-Je me disais aussi, répondit-il avec un sourire amusé. Ca te dérange pas que j'essaye de deviner?
-Non, non, répliqua-t-elle avec un autre rire. Pourquoi ca me dérangerait?
-... ben... Ok, sens-toi libre de me frapper si je mets les pieds dans le plat, d'accord? Ca dépend d'où tu viens mais les métis d'anges c'est pas courant, ils préfèrent se marier entre eux, et d'une, et de deux... T'es ange, mais tu ne marches pas comme quelqu'un qui a des ailes, finit-il, une subtile intonation dans sa voix changeant le commentaire en question.
Elle eut un moment de confusion avant de comprendre. Un volant sans ailes devait à tous les coups être considéré par son clan au même rang qu'un handicapé.
-Je... n'ai pas grandi avec mon père... c'et lui l'ange. Jusqu'à il y a peu, j'ignorais que je n'étais pas entièrement humai...
Elle se tut brutalement, les mains devant la bouche. C'était malin! Il l'avait mise en confiance, et elle n'avait pas su tenir sa langue! Elle leva les yeux vers lui, alarmée.
Apparemment, il s'attendait à tout sauf à celle-là.
-...Une humaine?! Tu... bafouilla-t-il avait de retrouver un semblant de cohérence. Mais, qu'est-ce que tu fais là? Dans ce monde, je veux dire?
-Eh ben... C'est une histoire assez longue, et...
- J'ai tout le temps. Pas toi?
Au moins il n'avait pas l'air hostile, c'était déjà ça, pensa-t-elle avec soulagement
-Si tu veux...
Il eut un sourire victorieux en réponse.
-Je suis Askerian du clan de Sigrath.
-Alizea Guérin, répondit-elle.
Il la mena vers un coin de la clairière et s'assit sur l'herbe. Elle l'imita et se décida à lui poser quelques questions, dévorée de curiosité.
-Je peux te poser des questions?
-Autant que tu veux! s'exclama-t-il avec un grand sourire chaleureux. Aussi longtemps que je peux t'en poser aussi...
-Ca marche. Chez moi... Dans l'autre monde, il n'y a plus d'êtres magiques depuis des lustres, et tout ce qui nous en reste, ce sont des légendes... Parfois passablement déformée, comme j'ai pu le constater. Dans nos légendes... Les licornes sont des chevaux blancs...
-Nous sommes des chevaux autant que vous des singes, lui signala-t-il sans acrimonie.
-Euh, désolée... Enfin, des êtres à forme équine, munis d'une corne. Bon, ça c'est exact.
-Et les blancs sont très rares, ils se font repérer trop facilement dans les bois. Mais continue...
-Et on les décrit comme... Enfin... Avec un "intérêt" assez prononcé pour... Les vierges... En gros c'est le seul appât qui marche pour en attraper une.
Il éclata de rire.
- C'est un peu nous prendre pour des cons de croire qu'on ne repère pas les pièges, mais il y a du vrai là-dedans... Pourquoi tu crois que je ne me suis pas méfié quand tu es arrivée? Je t'avais sentie depuis un bon quart d'heure quand tu es arrivée dans la clairière...
-Mais, dit-elle en rougissant de sa drague éhontée, nulle part on ne nous dit que les licornes peuvent prendre forme humaine...
-Ben, ça a pas l'air pratique!!! s'esclaffa-t-il, se tenant les côtes.
Elle rougit beaucoup, fixée sur la réalité derrière la légende.
-Eh, je ne me moque pas de toi... C'est juste que... T'avais raison, passablement déformées...
Elle finit par se mettre à rire aussi, puis lui demanda, une fois calmée:
-Mais pourquoi des humaines? Il n'y a pas assez de juments?
-En théorie, si... Mais les licornes sont polygames, un peu comme les chevaux, ajouta-t-il pour l'aider à comprendre, en grimaçant pour lui faire saisir qu'il n'appréciait pas trop cette comparaison. Seul l'étalon dominant a le droit aux juments, les autres... Ils se débrouillent comme ils peuvent en attendant d'être capables de le vaincre. Si ils le sont un jour. En attendant...
Il se calma un peu et se redressa, redevenant lentement sérieux.
-Alors, comment tu es arrivée là? lui demanda-t-il, l'air très concerné par sa réponse. Tu ris bien, mais ça n'a pas l'air d'aller très fort, en fait...

Le soir venu, elle lui avait raconté toute son histoire, qu'il avait écoutée avec une grande attention, et il lui avait raconté la sienne. En gros, il se baladait tout seul loin du troupeau depuis qu'il avait eu un "léger différent" avec l'étalon -détournement de jument- et se retrouvait exilé temporairement -en théorie jusqu'à ce que le grand chef change d'avis, en réalité sans doute jusqu'à la mort de l'étalon, celui-ci était 'têtu comme un troupeau de mules' (insulte très grave selon leur échelle de valeurs). Il avait compati à ses malheurs, s'était fortement étonné de ses découvertes sur sa généalogie, ils s'étaient expliqué un minimum leur civilisation réciproque... Bref, ils étaient les meilleurs amis du monde.
Enfin... Elle, elle était son amie. Lui, elle pensait fort que ce n'était pas que comme amie qu'il la voulait. Il passait son temps à flirter. Elle ne savait pas si ce n'était pas un mode automatique chez lui, et il ne la rendait pas vraiment parano parce que la plupart du temps il le faisait en plaisantant, mais quand même... Bon, c'était vrai, il était super marrant, très attentif, il avait un charme dingue, mais... Il ne l'intéressait pas. Pas comme ça. Au fond, le seul qui l'intéressait réellement, c'était Ashram.
Elle commença seulement à ce moment à admettre que malgré toutes les saloperies qu'il lui avait faites, elle l'aimait.
Pourtant, si on le comparait objectivement avec Askerian... D'un côté, elle connaissait mieux Ashram, alors qu'elle venait à peine de rencontrer la licorne. Mais de l'autre, ils étaient aussi beau gosse l'un que l'autre, même s'ils n'étaient pas vraiment dans la même catégorie, et au point de vue caractère, Askerian était bien plus attentif, bien plus soucieux d'elle et de ses envies et humeurs, moins du genre à prendre la mouche pour un rien, il l'écoutait réellement quand elle parlait, semblait faire siens ses problèmes... La licorne, sans être brutale comme le démon, était franche... Un peu trop franche peut-être. Et si curieuse.
-Ca t'intéresse vraiment, tout ça?
-Tu rigoles! s'exclama-t-il en hochant vigoureusement la tête. Bien sûr que ca m'intéresse! Je suis chroniqueur...
-Chroniqueur?
-Je voyage pas mal, alors j'entends des tas de trucs... oui, même quand je suis pas viré de mon clan à coups de sabots dans la croupe, ajouta-t-il en faisant la grimace. Je fais passer les nouvelles d'un clan à l'autre, je fais circuler des messages, des rumeurs, des histoires et tout ça... On dit que pour aimer faire ça il faut être plus curieux qu'un griffon, ajouta-t-il en se retenant de rire.
-C'est curieux un griffon? demanda-t-elle ingénument.
Il la regarda bizarrement avant de réaliser.
-Vous avez pas de griffons chez vous...
-Non, soupira-t-elle. Pas de wyvernes non plus, encore moins de dragons. Et pas d'arbres bleus, ajouta-t-elle en pointant du doigt un arbre aux feuilles bleu-vert et au tronc gris ardoise. Et une seule lune toute bête et grise...
-J'avais entendu dire argent, lâcha-t-il avec un sourire.
-Mouais, si on veut, concéda-t-elle. Ca dépend du point de vue.
-L'herbe est toujours plus verte dans le pré du voisin... concéda-t-il philosophiquement.
Elle se mit à rire.


Pendant une grande partie de l'après-midi, il la fit rire comme une folle. Mais au fur et à mesure que la nuit tombait, l'humeur d'Alizea tombait avec elle, et quand il fit presque nuit elle tait complètement déprimée encore une fois. Askerian essaya de la distraire puis, quand ça ne marcha pas, de lui tirer les vers du nez, mais malgré tous ses effort elle resta déprimée.
-Allez, qu'est-ce qui va pas? demanda-t-il une dernière fois en la poussant gentiment du coude.
Elle lâcha un long soupir, toujours sans répondre. elle essayait de ne plus y penser, mais ce n'était pas facile. Et son acharnement à lui tire les vers du nez ne l'aidait pas vraiment!
Mais elle était de mauvaise foi. Elle agissait toute déprimée, c'était normal qu'il veuille savoir pourquoi. Mais comment lui dire qu'Ashram lui manquait, quand elle ne lui avait même pas parlé de lui... et quand elle se détestait presque de manquer cet enfoiré?
Elle laissa échapper un autre soupir tremblant.
- T'es amoureuse de quelqu'un, c'est ça? demanda-t-il très sérieusement.
Alizea sursauta violemment et le dévisagea d'un air stupéfait.
-Comment... comment tu sais?!
-Je savais pas, tu viens de me le dire, répliqua-t-il. Mais faut dire aussi que pour qu'une jolie fille comme toi soupire de cette manière... comme disait ma grand-mère, "cœur qui soupire n'a pas ce qu'il désire", ajouta-t-il d'un ton qui moquait légèrement le ton d'une personne âgée. C'était juste une question de trouver la bonne raison.
Alizea fit la grimace. Elle était si facile à lire que ça? C'était vexant!
Il baissa la tête un instant, puis la releva.
-Il t'aime, lui?
Elle baissa les yeux. Elle ne savait pas.
-Il m'aime bien, je pense... C'est le démon dont je t'ai parlé.
-Et il ne t'a pas sauté dessus? s'exclama Askerian, stupéfait au dernier degré. Il est impuissant ou quoi?!
-Pas du tout!!! Il voulait mais j'avais pas envie...
-Et il a accepté? T'es sûre que c'était un démon? Alors dans ce cas, oui, il est amoureux de toi... Ah, cul de hongre!! Pas de chance pour moi...
Son opinion rejoignait celle d'Uriel. Elle en fut réconfortée cinq minutes, jusqu'à ce qu'elle se rappelle que de toute façon, elle ne le reverrait jamais si elle retournait dans son monde. Et il n'était pas question de rester dans un monde où son... Où Gabriel habitait, et pouvait la localiser. Elle ne put se retenir et éclata en sanglots. Ashram...
Askerian, gêné et triste pour elle, la prit dans ses bras et la laissa pleurer sur son épaule tant qu'elle eut des larmes à verser. Il tentait de la réconforter tant bien que mal en lui chuchotant à l'oreille des phrases plutôt banales, mais très gentilles quand même, et totalement sincères. Finalement elle s'endormit dans ses bras, sentant qu'elle pouvait lui faire confiance.

[Papa] [Le centaure et la sirène]