+ Mardi Après-Midi +
Heero en avait assez d'attendre que l'un des autres fasse le premier pas. Une journée et demi s'était déjà passée depuis que la décision avait été prise, et non seulement aucun d'eux n'était venu dans sa chambre, mais il ne pouvait entrer dans une pièce sans les voir lui jeter un coup d'il et puis se détourner, l'air inconfortable et bizarrement fasciné en même temps. Ils lui rappelaient des souris devant un chat. En sa présence, ils se figeaient de terreur ou se précipitaient pour se cacher. Il avait pensé qu'ils auraient été impatients d'en finir avec tout ça, mais apparemment leur embarras était plus fort que la frustration sexuelle.
Ou peut-être qu'il était laid; cette pensée lui vint alors qu'il ouvrait la porte de derrière de la maison.
Ce n'était pas important s'il l'était, ça lui était égal de toute façon, mais pour une raison ou une autre ça l'ennuyait de ne pas être capable de juger. Mais d'après la façon dont cette fille, Relena, et ses amies se mettaient à rire bêtement sur son passage quand il était à l'école, il avait l'impression qu'il ne pouvait pas être si laid que ça. Les filles de leur âge étaient superficielles. Mais peut-être que les garçons aimaient des choses différentes... Peut-être qu'il était trop masculin pour eux.
Il regarda ses mains tout en marchant jusqu'au hangar, fronçant les sourcils pensivement. Elles étaient pleines de cals, et plutôt grandes pour quelqu'un de sa taille, signe, il le savait, qu'il aurait probablement une poussée de croissance aussitôt qu'il en aurait fini avec les drogues que J lui avait données pour le garder assez petit pour entrer dans le cockpit. Il n'avait pas l'air doux et délicat, comme Quatre, ses muscles n'étaient pas bien cachés sous une couche de gras enfantin et une peau qui n'avait été déchirée que rarement. Il n'avait pas la silhouette gracieuse de Trowa ni sa taille mince. Il n'avait pas de longs cheveux, comme Duo ou Wufei. Il était mince et noueux, rugueux et cousu de cicatrices.
Il se renfrogna. S'ils s'abstenaient d'utiliser l'arrangement parce qu'ils ne pouvaient pas le trouver attirant, alors il les trouvait stupides. Ils n'avaient pas à penser à lui pendant qu'ils utilisaient son corps après tout.
Et s'ils ne s'arrangeaient pas pour que ça marche, eh bien il devrait se débrouiller seul avec ses hormones à la fin de sa semaine.
Il grimpa sur un coté de Wing, se glissa dans le cockpit et s'assit, s'interdisant de penser davantage à tout cela. Maintenant, il allait se concentrer pour remplacer l'écran qu'il avait fêlé en se tapant la tête dedans pendant la dernière bataille. Si l'un d'eux décidait d'arrêter d'être aussi craintif, il pouvait venir le voir. Ils savaient où le trouver.
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Quand Wufei remarqua la petite pile de feuilles sur son lit, sa première pensée fut que ça devait être encore une des blagues douteuses de Maxwell. Puis, il l'ouvrit, vit les images, et fut persuadé que c'était l'une des blagues douteuses de Maxwell.
Puis il ramassa les feuilles avec dégoût, cherchant une bougie pour pouvoir les brûler.
Puis, il lut quelques mots, et pour une raison inconnue, finit le paragraphe même si ses joues prenaient une jolie couleur écarlate, et décida qu'il aurait mieux valu que ce soit une blague; il aurait pu botter le cul de quelqu'un pour l'avoir embarrassé et puis il aurait brûlé ce foutu rapport et arrêté d'y penser.
Mais c'était de Yuy. Yuy ne faisait pas de blagues.
Il réussit à survoler les documents une fois, maintenant le détachement nécessaire avec difficulté.
Puis, il les cacha sous son lit, et vaqua à ses occupations tout en prétendant qu'ils n'existaient pas.
Le rapport maudit produisait une aura maléfique, laissant Wufei sentir sa présence partout dans la chambre. Même assit à la fenêtre, il pouvait le sentir dans son dos, et les poils de sa nuque s'en hérissaient. Finalement, il décida que Yuy penserait peut-être à vérifier s'il l'avait lu, et décida d'y jeter un autre coup d'il, juste pour qu'il puisse dire honnêtement qu'il avait lu l'information fournie. Pas qu'il prévoyait un jour de mettre en pratique ce qu'il allait apprendre.
Il déchira soigneusement la plupart des images en deux quand il tomba sur celles-ci et les jeta à la poubelle. Aussi informatives qu'elles puissent être, elles étaient répugnantes et choquantes, et il avait comprit les explications des documents par lui-même. Il n'avait pas besoin de visuels. Comment pourrait-il un jour vouloir faire ces choses s'il pensait à ces images crues, grossières -- pas qu'il prévoyait le faire de toute façon. C'était juste si -- si...
Il avait l'esprit si étroit, lui cria une voix féminine venue de ses souvenirs. Même après deux ans, il eut encore un mouvement de recul en entendant sa voix et se retrouva à examiner ses propres actions avec culpabilité.
Il décida après un moment que ce n'était pas le sexe anal en lui-même qui le dérangeait, pas vraiment.
Il avait été élevé pour penser que les rapports sexuels n'étaient que pour la procréation, oui, mais il avait été en pension depuis ses neuf ans, trop longtemps pour continuer à imaginer qu'un pénis dans un vagin était la seule sorte d'interaction possible entre humains. Il n'avait pas participé beaucoup dans les discussions, mais il avait des camarades de classe, et il avait entendu beaucoup de choses par accident. Il était au courant à propos du sexe oral --Meiran lui avait assez bien montré comment lui donner du plaisir-- et d'autres sortes de choses amusantes, mais les pratiques plus ...perverses n'étaient pas quelque chose qu'il avait sérieusement considéré d'essayer pour lui-même. (parce qu'il serait probablement mort avant qu'il ne puisse avoir une occasion -- c'était mieux de se contenter de fantasmer dessus et ne pas perdre de temps à espérer que ça arrive vraiment)
Il avait quand même rêvassé au sexe anal quelques fois, comme il avait rêvassé à propos d'une douzaine d'autres actes et situations, mais... il avait toujours fantasmé sur des filles ! Et ses camarades étaient tout sauf féminins, même cet idiot de Maxwell.
... mais bon, il n'avait pas le choix. Comme Winner l'avait souligné, il n'y avait pas de filles dans le coin. Il aurait à -- à... Faire ça. Et à un camarade, un guerrier, en plus -- pas seulement un quelconque adolescent. Même s'il admirait l'admirable dévouement de Yuy pour l'équipe, il ne pouvait s'empêcher d'avoir l'impression qu'en participant à ça, il dégraderait quelqu'un pour qui il avait un respect profond... même s'il refusait d'admettre son sentiment d'admiration à voix haute. Officiellement, Heero Yuy était son rival, celui à dépasser.
Il se demanda si c'était lâche d'espérer que l'on réalise que l'idée de Quatre n'était pas bonne avant que ce ne soit son tour d'être en dessous. Mais si ça arrivait, il supporterait ça comme Yuy le faisait. D'aucune façon il ne lui laisserait avoir le dessus juste pour une question de susceptibilité.
Même avec sa résolution nouvellement trouvée, ce sujet était hautement alarmant; il essaya donc de penser à quelque chose de plus immédiat. Comme par exemple, pourrait-il jamais être assez excité pour ne serait-ce que pénétrer Yuy? Ou est-ce que la vision de son corps tuerait son désir?
... peut-être --il rougit en regardant les images qu'il avait déchirées -- peut être que s'il ne voyait pas ses... parties -- peut être que par derrière... Il pourrait prétendre...
Mais le souvenir de ses fesses lui fit froncer des sourcils. Le cul de Yuy n'était pas rond et bien en chair comme celui d'une fille. Il était petit et placé haut, presque carré, une masse de muscles puissants. Il ne semblait pas du tout doux et invitant. En fait, il y avait de bonnes chances qu'on puisse casser des briques sur ses fesses.
Il était probablement étroit comme pas possible.
-Je, annonça Wufei à sa chambre tout en se relevant royalement, ne suis PAS en train de penser à ça.
Il sortit de sa chambre en comptant ses pas aussi fort qu'il le pouvait dans sa tête pour noyer la pensée non désirée. Il pouvait sentir ses échos dans son crâne, se battant pour revenir au premier plan. Il tomba dans une méditation légère pour vider son esprit, ses pas le conduisant automatiquement à son Gundam, l'endroit où il se sentait le plus en contrôle de lui-même.
Évidemment, la première chose qu'il vit en pénétrant dans le hangar fut le postérieur vêtu de spandex sortant d'un panneau ouvert dans Wing. Même de la porte, Wufei pouvait voir le jeu des muscles sous le tissu noir.
Il n'avait jamais réalisé avant à quel point le vêtement était obscène, combien il épousait toutes les courbes et creux de son corps.
'Je parie qu'il ne sera plus si étroit une fois que les autres --'
Il matraqua cette ligne de pensée et l'enfouit douze pieds sous terre.
Elle refusa de rester morte.
'Il ne sera plus si étroit et fort -- si fort --'
Wufei réalisa avec détachement qu'il avait fait un pas par en avant.
'Je me demande,' pensa-t-il rêveusement, 'je me demande ce que ça ferait...'
Heero jeta un coup d'il par-dessus son épaule, le reconnut, et retourna à ses réparations.
'Ce que ça ferait de baiser Heero Yuy... monsieur Meilleur Tireur... Meilleur Pilote... Plus Fort --'
Heero se pencha encore pour atteindre un circuit derrière le panneau, puis se redressa et étira le bras vers un panneau dévissé au-dessus de sa tête. Son débardeur se tendit sur son dos, dévoilant le creux de ses reins et le haut de ses fesses.
'Qu'est-ce que ça ferait d'avoir le dessus sur lui? De l'avoir à ma merci? De le dominer...'
-Tu veux quelque chose, Chang?
La voix de Heero était brusque, directe, comme s'il était prêt à réprimander Wufei pour lui avoir fait perdre son temps. Le Chinois redressa les épaules et releva le menton.
-En fait, oui. Ne bouge pas, ordonna-t-il calmement, sentant un frisson de puissance courir le long de son dos quand Heero réagit à la note de "J'ai le rang pour te donner des ordres et tu ferais mieux d'obéir" dans sa voix en cessant de bouger.
Il n'avait jamais parlé à Heero avec ce ton avant, le ton supérieur-à-inférieur je-m'attends-à-être-obéi. Premièrement, ils étaient du même rang et il le respectait trop pour le traiter de n'importe quelle autre façon que comme un égal, et deuxièmement, Heero l'ignorerait probablement totalement s'il essayait d'imposer une autorité dont il n'avait pas l'autorisation de se servir.
Mais leur arrangement lui donnait cet avantage.
Les poings de Heero se serrèrent, et son dos se tendit comme il se préparait à se retourner.
-Ne bouge pas, Yuy, ordonna sévèrement Wufei.
C'était amusant de voir jusqu'à quel point l'entraînement militaire de Heero était enraciné. Il répondait merveilleusement bien à cette voix. Mais il ne le ferait pas longtemps si Wufei ne faisait rien avec. Audacieusement, il pressa sa main sur le dos de l'adolescent, juste entre ses omoplates, et juste comme Heero allait se dégager de sa prise, il sourit, moqueur, et murmura :
-C'est ta semaine, Yuy.
Les muscles de Heero se tendirent un peu plus sous la main de Wufei, mais comme s'il acceptait à contrecur que l'autre pilote ait raison, il se relaxa lentement. Wufei se sentit puissant. Il avait vraiment le dessus juste là, tout de suite. Et il ne fut qu'à peine surpris de remarquer que ça l'excitait vraiment.
... Okay, donc il pouvait bander pour Yuy, commenta une voix irrespectueuse avec, étrangement, un accent Américain.
... Et quoi maintenant?
Pour une longue seconde, il se réprimanda. Il aurait dû lire le rapport avec plus d'attention. Il savait comment coucher avec une fille, bon sang, il savait même comment brouter une fille, et même plutôt bien d'après la manière dont Meiran avait réagi, mais par derrière, c'était Terra Incognita pour lui. Il faillit demander à Yuy, mais ça n'aurait pas aidé avec sa position de dominant. Donc, qu'est-ce qui était différent -- ah, oui. Les muscles du sphincter. Beaucoup plus serrés qu'un vagin. Besoin d'être étirés. Et il y avait quelque chose à propos de lubrifiant --il aurait vraiment dû penser mieux à tout ce 'sautons Yuy', murmura une voix moqueuse dans sa tête.
Mais de toutes façons c'était Heero Yuy qu'il prévoyait de sauter. Monsieur Boy Scout.
-Où as-tu caché le lubrifiant? demanda-il, murmurant à son oreille.
C'était immensément gratifiant de voir Heero tiquer, même s'il ne savait pas si c'était à cause de son souffle dans son oreille ou du fait qu'il avait deviné correctement.
-... chaussette, admit à contrecur l'adolescent aux yeux bleus.
Wufei garda une main sur son dos tout en se penchant rapidement pour prendre le tube. Heero se tendit comme s'il s'apprêtait à donner un coup de pied.
-Mets tes mains sur le bord du panneau, Yuy.
Le langage corporel de Heero était tendu et indiquait de la contrariété, mais il obéit quand même. Wufei laissa glisser ses mains de ses omoplates le long de la colonne vertébrale. Pendant une fraction de seconde, le dos de Heero s'arqua involontairement sous sa main.
Il dut s'y reprendre à deux fois pour réussir à passer un doigt sous l'élastique du short moulant. Il le baissa; il tomba des genoux de Heero sur ses affreuses chaussures jaunes, entravant ses chevilles. La seule surprise que le spandex avait caché à propos du cul de Heero était la légère cicatrice qui s'étendait de sa hanche à sa fesse. On aurait dit qu'il avait percuté un panneau de verre. Il y avait une cicatrice parallèle plus profonde un peu plus bas, rayant sa cuisse jusqu'à l'arrière.
Pendant quelques secondes, Wufei ne put respirer. Il tendit le bras pour caresser les cicatrices, mais il se rappela alors qu'il n'était pas avec un amant; tout juste un camarade. Ils ne se désiraient pas mutuellement. C'était juste pour se débarrasser de sa frustration. Il laissa retomber sa main.
Il se méfiait d'apprécier un peu trop la masculinité de Yuy. Il aimait toujours plus les filles --d'ailleurs, qu'est-ce que c'était que cette affaire de 'plus'? Il n'aimait pas les garçons du tout. Ce qui allait se passer était nécessaire, et ça l'excitait seulement parce que -- parce que qui ne serait pas grisé d'avoir le plus dangereux des guerriers à sa merci?
Il ne voulait pas attendre une seconde de plus. Yuy penserait qu'il était faible et il voulait tellement être en lui... Il le prépara à la hâte, maladroitement, ayant conscience que c'était probablement la première fois de Heero mais étant incapable, et refusant de le dorloter. Sous ses yeux, le dos de Heero se tendit, ses muscles comme des cordes roulant sous la peau, mais il réussit à garder son sphincter relaxé. Wufei fit entrer un troisième doigt, tout juste, le vit baisser la tête, sa nuque dénudée, comme offerte en soumission, et décida qu'il avait assez attendu.
Sa main libre se referma sur la nuque de Heero, le poussant en avant, son membre, lubrifié à la hâte, poussa entre des fesses contractées, cherchant -- là. Puis son monde ne fut plus qu'une incroyable étroitesse et une chair chaude et humide entourant son érection.
Sans vraiment s'en rendre compte, il sentit que sa main avait lâché la nuque de Yuy, qu'il agrippait ses hanches avec assez de force pour laisser des bleus, mais il ne s'intéressa à ce que faisaient ses mains que parce que c'était un peu plus facile de faire reculer l'autre sur son érection.
Un coin lointain de son cerveau continuait à l'avertir d'aller lentement, d'être prudent, mais à la seconde où son bas-ventre effleura les fesses de Heero, il oublia tout. Il se retira, un peu plus rapidement -- froid! Et où était cette délicieuse pression? Il la voulait encore. Il s'enfonça une nouvelle fois en lui, plus hâtivement, enregistrant à peine le grognement de surprise qui s'échappa de la gorge de Yuy.
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Au début, Heero endura, bloquant la douleur. Il n'y avait aucune raison d'arrêter Wufei; la douleur venait de l'étirement subit et de sa poigne sur ses hanches. Le mouvement sauvage de va-et-vient ne causerait au pire rien de plus que des bleus de moyenne importance, et aussi longtemps que sa peau ne se déchirait pas, il ne voyait aucune raison logique de l'arrêter. Wufei avait manifestement besoin de ça, si ça lui faisait si complètement perdre contrôle.
La logique lui disait aussi que le comportement de Chang n'était pas totalement rationnel, et s'il essayait de se dégager, il y aurait des dommages. Wufei était bien trop impliqué pour apprécier une interruption. Pas que Heero soit effrayé par la violence, mais il préférait éviter de blesser ses coéquipiers aussi longtemps que ce n'était pas vraiment nécessaire.
... Mais oh combien il était ennuyé par son attitude! Wufei pensait apparemment que de l'enculer voulait dire qu'il était son supérieur. Heero allait aimer lui rendre la monnaie de sa pièce quand ce serait sa semaine, c'était certain.
Il considéra ces pensées pour quelques secondes avant de réaliser qu'il n'avait plus si mal maintenant. La friction contre son sphincter devenait moins purement négative et plus neutre au fur et à mesure que les muscles se relaxaient. Il ne pouvait pas dire que c'était bon, mais ça ne faisait plus mal. C'était probablement les endorphines. Il autorisa ses bras tendus à se plier, se penchant en avant un peu pour soulager le poids de ses bras.
Et sursauta, se raidissant comme le changement d'angle lui faisait passer une sensation bizarre, électrifiante dans le bas de son corps. Wufei gronda, rabaissant sa tête de force encore une fois, et Heero ne put s'en empêcher, il contre-attaqua instinctivement d'un coup de coude. Il le sentit glisser sur la poitrine de Wufei qui se tournait pour éviter le coup. Son érection sortir presque entièrement de lui. Le Chinois gronda, outragé, attrapa les avant-bras de Heero et les tordit derrière lui, lui arquant le dos et pressant son torse contre Wing. Heero gronda à son tour par-dessus son épaule, sa lèvre supérieure se retroussant comme s'il allait mordre son agresseur, et alors Wufei s'enfonça en lui tout entier et il oublia de se battre.
Il avait pensé que Wufei le prenait sauvagement avant, mais ce n'était manifestement rien comparé à ce qu'il pouvait vraiment faire.
Il sentit des échos de la sensation d'avant, comme un picotement bizarre qui faisait se courber ses orteils dans ses chaussures, mais Wufei ne heurta plus cet endroit directement, l'effleurant simplement durant ses coups de butoir frénétiques. Heero se prit à accompagner le rythme, son corps suivant des instincts vieux comme le monde qu'il ne s'était pas rendu compte qu'il possédait encore.
Il ne savait plus ce qu'il ressentait, mais douleur n'était pas l'un des mots qui lui venaient en tête.
Et puis Wufei grogna, sa poigne se resserrant assez fort sur la taille de Heero pour faire sortir l'air de ses poumons, son corps se convulsant contre le dos de Heero. Il cessa de bouger, haletant, son front contre une omoplate de Heero. Son souffle chaud sur sa colonne vertébrale fit frissonner l'adolescent aux cheveux courts.
Heero sentit Wufei se ramollir et glisser hors de lui -- son corps se tendit, sa prise vigoureuse sur la taille de Heero se relaxa soudainement, comme s'il réalisait ce qu'il faisait. Il y eut quelques secondes d'un silence tendu, pesant, et puis des froissements de tissu comme Wufei remontait son pantalon en hâte. Il hésita quelques secondes derrière Heero --l'adolescent aux cheveux courts le vit tendre la main vers lui du coin de l'il, et puis Heero se redressa, les doigts de Wufei se refermèrent en un poing qui retomba à son coté, et il sortit sans un mot.
Heero se retrouva seul, appuyé sur la surface froide de Wing, son short autour de ses chevilles et le bas de son corps continuant de picoter bizarrement.
'Bien. C'était intéressant', pensa-t-il, ironique. Wufei avait visiblement quelques problèmes de dominance et de colère à régler, et Heero avait été considéré comme une cible appropriée. Eh bien. Leur accord pourrait l'aider à relaxer et il fallait espérer qu'il allait se détendre assez pour arrêter d'avoir des disputes avec Duo aussi souvent.
Il se redressa lentement, fronçant les sourcils pensivement tout en se concentrant sur son corps pour évaluer les dommages éventuels.
Son dos et ses épaules l'élançaient d'avoir eu à garder la position contre les coups de boutoir de Wufei. Son cul lui faisait plus mal que ça. Il ne sentait pas la brûlure qu'il aurait eue si la peau avait été déchirée, mais son entrée était quand même un peu sensible. Pas assez pour l'ennuyer quand même, mais il avait l'impression qu'à la fin de la semaine il ne serait plus capable de se débarrasser de la douleur aussi facilement.
L'arrière de ses cuisses protesta vaguement quand il se pencha pour attraper son short et le remonter, et soudainement il sentit quelque chose d'humide couler entre ses jambes. Il fronça les sourcils, surpris. Saignait-il finalement?
... hmm. Non. C'était blanc, pas rouge. Il ressentit -- quelque chose -- pour une seconde quand il réalisa que c'était le sperme de Wufei qui ressortait de lui, mais il n'aurait pu mettre un nom sur la façon dont son humeur avait changé même si sa vie en avait dépendu.
'... La prochaine fois qu'on fait des courses, penser à acheter des capotes'. Oui. Être pratique sur le sujet l'aidait à se débarrasser du sentiments bizarre et non identifié.
Après avoir remit le tube de lubrifiant dans sa chaussette, il enleva ses shorts, ne voulant pas les salir inutilement, et quitta le hangar par la petite porte sur le côté. Il y avait un robinet, si sa mémoire ne lui faisait pas défaut.
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Derrière son masque calme et distant, et son désintérêt apparent pour toutes choses reliées à l'interaction sociale, Trowa était un pervers. Donc quand il entra dans le hangar et trouva Wufei en train de clouer Heero à son gundam, il disparut aussitôt hors de vue, oui, mais seulement pour se trouver un meilleur point d'observation.
Il regarda Wufei prendre le pilote aux cheveux bruns sauvagement. Il remarqua son expression de plaisir extrême quand il jouit. Il le regarda se rappeler où il était et reculer, embarrassé, puis quitter le hangar, tellement confus qu'il ne remarqua même pas l'espion. Il regarda Heero se redresser, le foutre coulant lentement sur l'intérieur de ses cuisses.
Il était prêt à prendre son problème en main quand il se rappela l'arrangement. S'il avait besoin de prendre soin de ses hormones...