Oui, c'était comme un appel [1], comme
une force qui l'envahit sans qu'il cherche le moins du monde à la repousser,
sentant au fond de lui qu'il aurait du résister ne serait ce que pour
la forme, mais sachant que de toute façons il n'en avait aucune envie.
C'était comme une voix pleine de promesse qui lui apporterait ce qu'il
voulait retrouver à tout prix, et il savait qu'elle ne mentirait pas.
Il voulait le revoir, le retrouver, l'avoir dans ses bras à nouveau,
sentir son odeur quand il nicherait son visage au creux de son cou, et tout
ce qu'il savait et voyait c'était que la base était libre d'accès
pour lui, les Manganacs occupant les MS ennemis plus loin.
Tout ce qui se passait autour de lui lui semblait vraiment lointain.
Ce que disaient Quatre et Trowa dans les hauts parleurs ne le concernait pas
vraiment, alors qu'il sentait vaguement qu'il aurait du les écouter.
Il fallait qu'il rejoigne la base, il fallait qu'il aille le chercher ; et il
ne voyait vraiment pas pourquoi il s'encombrerait d'un Gundam pour cela.
Heero ouvrit brusquement le cockpit de Wing tout en défaisant d'un mouvement
sec son harnais de sécurité et se laissa tomber sans plus de cérémonie
de son Gundam, chutant vers le sol.
En voyant cela, Quatre ne put s'empêcher de pousser un cri de surprise
et de peur mêlées, avant d'apercevoir les deux grands voiles de
plumes brunes et blanches sortir de son dos, déchirant le débardeur
qui flotta mollement, porté par le vent, avant de tomber dans la neige
du sol. Heero plana dans la direction du complexe, battant à peine des
ailes, le vent dans ses cheveux, indifférent à la température
glacée de l'air en cette fin de journée de la terre Adélie,
il ne pensait qu'à une seule chose : je veux Duo et je tuerais quiconque
tentera de m'empêcher de l'approcher.
Quatre regarda son écran pour y croiser le regard de Trowa. Celui-ci
releva un sourcil à l'adresse du petit blond, puis :
- On le suit ?
- Avec les Gundams ? Demanda l'arabe. Le brun haussa les épaules.
- Est-ce qu'il s'en embarrasse, lui ?
Quatre sourit de toutes ses dents, répondant à celui amusé
de son amant, et ouvrit en grand le cockpit de son Gundam, comme Heero un instant
plus tôt. Il sauta en entraînant le filin de descente derrière
lui et se laissa glisser jusqu'au sol, accueillant avec bienveillance la fourrure
du lapin qui le protégeait un peu contre les assauts de l'air gelé.
Une fois à terre il mit quelques minutes à défaire ses
chaussures qui lui emprisonnaient ses pieds devenus trop grand et, en se relevant,
vit devant lui un félin brun à l'apparence humanoïde et aux
yeux dorés qui l'observait, ses immenses canines sortant de part et d'autre
de sa bouche entrouverte.
Le tigre à dents de sabre et le lapin se regardèrent quelques
secondes avant de s'élancer de concert vers la base à plusieurs
centaines de mètres de là, l'un courant l'autre bondissant dans
la neige, la longue queue de Trowa ondulant derrière lui.
%%%%%
Wufei jeta un regard vide d'expression aux quatre soldats qui avaient espérés
pouvoir l'empêcher de sortir de sa cellule et qui gisaient à présent
sur le sol du couloir, inconscients. L'un d'entre eux était même
mort, sa tête ayant trop violemment heurtée le mur, mais le dragon
n'en avait cure. Ils étaient en guerre, les pertes humaines étaient
inévitables.
Il s'élança dans l'étroit couloir, retrouvant de mémoire
le chemin qui l'avait mené jusqu'aux cellules pour sortir de la zone
de détention et se retrouva près de l'aile médicale. Il
observa les vas et vient des médecins qui soignaient des soldats blessés
provenant de l'extérieur où la bataille entre les ozzis et les
Gundams devait faire rage, et se demanda comment est-ce qu'il allait bien pouvoir
faire pour passer sans se faire remarquer. Il pensa un instant se détransformer,
mais se souvint qu'il ne le souhaitait pas à cause des fils de sutures
sur son ailes. Décidant finalement de changer de chemin, il revint sur
ses pas pour tenter de trouver une sortie, une fenêtre, une bouche d'aération,
n'importe quoi lui permettant de se retrouver à l'extérieur afin
de pouvoir se rendre compte de la situation exacte. Et par là, de savoir
où est-ce qu'il se trouvait.
Il suivit un couloir calme dans lequel il ne croisa personne pour finir par
se retrouver dans un cul de sac ; seule une porte close, à peine visible
dans l'éclairage de secours, se trouvait à sa droite. Wufei l'enfonça
d'un coup d'épaule pour se retrouver dans une sorte de petite réserve
de produit d'entretiens ; des étagères pleines de bouteilles diverses,
pour la plupart contenant de la javel et des liquide de nettoyage des sols se
dressaient contre le mur près de la porte, et il allait repartir en arrière,
ininteressé, quand il s'aperçut qu'il y avait de la lumière
dans cette petite pièce, contrairement au couloir. Un deuxième
coup d'il lui apprit que cette lumière assez vive provenait d'un
petit vasistas situé au fond de la pièce, l'ouverture étant
tout juste assez grande pour le laisser passer même avec ses ailes et
il empoigna le manche d'un balais serpillière pour briser la vitre et
en dégager les morceaux avant de se glisser dans l'ouverture.
Il se retrouva sur le toit couvert d'une fine couche de poudreuse d'un des nombreux
bâtiments de la zone et étouffa une exclamation de surprise en
sentant le vent gelé s'engouffrer dans ses ailes et gifler sa peau. Bon
sang mais il était en Sibérie, ou quoi ??!
Il regarda tout autour de la base, cherchant des points de repère qui
auraient pu lui indiquer dans quelle région du globe il se trouvait,
mais ne vit que quelques montagnes aux arêtes acérées, de
la neige et de la caillasse brune pointant hors du sol. Il entrevit aussi la
bataille qui faisait rage plus loin, ne percevant que quelques échos
à cause du vent qui lui hurlait aux oreilles. Visiblement les ozzis se
faisaient mettre la raclée par les Manganacs mais il se demanda où
se trouvaient les Gundams de ses copilotes avant d'apercevoir, adossé
à une paroi rocheuse à quelques 200 ou 300 mètres de là,
Heavy Arm et Sandrock, ainsi que Wing un peu plus loin. Les immenses armures
de métal semblaient sans vie, comme inanimées, et il comprit bien
vite que les pilotes les avaient désertées. Probablement pour
venir les chercher pendant que la division Manganac occupait les MS ennemis.
Frissonnant et sentant déjà son visage et ses doigt devenir gourds
à cause du froid, il s'avança dans la neige fine qui recouvrait
le toit en tôle du bâtiment et sauta souplement sur un autre à
la recherche des autres et aussi d'une autre entrée par laquelle il pourrait
passer pour aider à retrouver Duo et le lapin. Le fait qu'il ignorait
totalement où ils avaient été enfermés ne facilitait
pas sa tâche.
Un mouvement attira son il un instant et il releva le nez juste à
temps pour voir une forme ailée se poser derrière un mur plus
loin, dans laquelle il reconnut sans nul doute possible le japonais qui lui
servait de coéquipiers.
- YUYYYYY !!! Appela-t-il. Mais son cri lui fut arraché de la bouche
par le vent gelé et se perdit en murmures derrière lui, il se
résolut donc à courir pour rejoindre le point d'impact de l'oiseau.
Glissant, manquant de peu de tomber à plusieurs reprise sans compter
le fait que les rafales de vent semblaient vouloir l'emporter au loin à
chacun de ses mouvements, il arriva tant bien que mal à l'endroit où
il l'avait aperçu mais eu beau chercher, il ne trouva pas la moindre
trace du japonais. Il regarda tout autour de lui, sautillant sur place pour
ne pas s'engourdir, se rendant compte par là que son corps de dragon
n'aimait pas le froid, ou tout du moins pas le froid sec et vif tel qu'il l'était
ici.
- J-j-je vais finir p-p-par geler sur place. Murmura-t-il en frottant ses côtes
de ses mains et en mordillant ses lèvres déjà insensibles,
cherchant désespérément par où Heero avait bien
put passer ; après tout, il avait peut être réussi à
trouver une entrée quelconque
- Wufei !!
Il sursauta en se retournant vivement pour voir arriver Quatre et Trowa, tous
deux transformés et essoufflés d'avoir couru jusqu'ici, mais au
moins réchauffés. Quatre lui sauta littéralement dessus
et entreprit de l'inspecter sous toutes les coutures pour chercher des blessures
quelconques, défaisant le pansement autour de sa tête et faisant
des commentaires désobligeants sur la qualité des points de suture
avant que Wufei ne lui signale qu'il les avait fait lui-même. Ce à
quoi Trowa fit innocemment remarquer qu'il n'avait pas retenu les leçons
de Sally.
Le dragon lança un regard chargé de menaces associées à
une gêne palpable au français qui avait repris forme humaine et
commençait à grelotter sous les assauts du vent tout en cherchant
une entrée, s'écartant un peu pour cela tout en ignorant la réaction
de Wufei.
- Tu vas bien t'es pas blezé ?? Demanda Quatre tout en continuant à
lui tourner autour à la recherche d'éventuelles blessures qu'il
n'aurait pas encore vu.
- Oui, oui, c'est bon. Grommela le dragon en recommençant à sautiller
sur place. Yuy est passé par là tout à l'heure mais je
l'ai perdu de vue. Rajouta-t-il à l'adresse de Trowa qui inspectait quelque
chose derrière un mur de machinerie d'ascenseur.
- Il y a une grille d'aération qui a été forcée,
ici. Fit-il en revenant près d'eux, se faisant visiblement violence pour
ne pas frissonner trop fort.
- Allons à l'intérieur, il fait trop froid izi. Déclara
Quatre en dépassant son amant pour rejoindre la grille, vite suivit par
les deux autres.
%%%%%
L'homme devant lui ouvrit la bouche sans tenir compte de la résistance
habituelle de ses zygomatiques et lâcha son arme de surprise en voyant
une créature mi-homme mi-oiseau passer le coin du couloir et s'avancer
vers lui en se dandinant sur ses grosses serres de rapaces. Heero se pencha
en avant pour récupérer le fusil avant de relever la tête
pour croiser le regard toujours exorbité du soldat qui visiblement n'en
croyait pas ses yeux.
- Je peux vous poser une question ? Demanda poliment l'oiseau avec un petit
sourire aux lèvres, une lueur amusée dans ses yeux bleus.
- grflmb
Déglutit l'homme sans parvenir à ne serait-ce que
articuler la moindre syllabe. Heero ne s'en formalisa pas et continua, toujours
souriant :
- Où les prisonniers sont-ils enfermés, ici ?
- hfflmg
Fit le soldat en levant un bras dans une direction, montrant
un couloir et faisant un vague signe de tête pour confirmer. Heero agrandit
son sourire et tapota doucement l'épaule du mec qui en profita pour s'évanouir
tout en s'élançant dans la direction qu'il lui avait donné.
Il finit par arriver à un croisement sans croiser personne et s'arrêta,
hésitant à choisir un côté ou l'autre, et en profita
pour étirer longuement ses ailes plume par plume, quelques vagues restes
de son entraînement lui hurlant au fond de son esprit de ne pas rester
ainsi à découvert.
Il en s'en fichait.
Royalement, même. Mais il ne savait toujours pas de quel côté
se diriger pour retrouver Duo et pour l'instant il n'y avait pas grand-chose
d'autre qui lui importait. Droite ou gauche ? Il réfléchit de
longues secondes avant de se demander s'il allait choisir avec am stram gram,
les sept oies ou les petits cochons pendus au plafond [2].
Dure réflexion.
Finalement il reprit sa forme humaine et reprit aussitôt des réflexes
plus digne d'un soldat et plus efficaces ainsi. Il était sans nul doute
plus à l'aise en oiseau pour discuter de sentiments et même discuter
tout court, mais dans la situation actuelle il avait surtout besoin de se souvenir
de son entraînement de terroriste et pas des comptines de plouf qu'il
avait apprit de Duo et Quatre.
Avisant une porte dans le couloir d'en face il se glissa jusqu'à elle
et l'ouvrit brusquement en tendant son arme devant lui pour tomber sur une petite
pièce de repos pour les soldats, avec un canapé, une table et
des chaises, ainsi qu'une télévision bien évidemment éteinte
et à peine visible dans l'éclairage de secours. La pièce
sentait le café, la fumée de cigarette froide et le renfermé.
Par contre un petit écran de contrôle se dressant dans un coin
attira son regard et il s'aperçut avec un minuscule sourire en coin que
celui-ci semblait branché aux systèmes de secours, n'ayant ainsi
pas souffert de la destruction du générateur principal en alimentation
électrique de la base.
Il obtint très rapidement un plan précis de l'agencement des bâtiments
et mémorisa le parcours jusqu'aux quartiers de détention avant
de sortir de la pièce pour y aller, regrettant de ne pas avoir avec lui
son matériel de hacker, ni même la moindre disquette porteuse d'un
virus. Enfin
Le peu de soldat qu'il croisa ne fit pas long feu sous ses tirs précis
au fusil d'assaut et il arriva sans encombre jusqu'aux cellules. Pour y trouver
trois gardes en très mauvaise posture, allongés sur le sol avec
un lapin roux qui se faisait une joie de leur sauter à pieds joints sur
le ventre.
- Nabil ? Fit Heero, plus de surprise que pour demander confirmation de ce qu'il
avait sous les yeux. Le lapin cessa de jouer au trampoline pour rester accroupi
sur le ventre d'un soldat qui gémissait doucement, et regarda le japonais
avec une expression impénétrable.
- Oz est zarrivé [3]. Finit-il par
dire. " Yep, définitivement timbré " songea Heero en
relevant un sourcil. Nabil se redressa soudain et bondit jusqu'à lui
avant de se planter juste sous son nez, le visage à quelques centimètres
du sien, et planta ses yeux dans les cobalts du japonais en poussant un petit
grognement guttural. Celui-ci resta immobile et silencieux, ignorant totalement
comment réagir face à un tel comportement, et allait finalement
tenter de dire quelque chose quand le lapin s'écarta de lui et partit
en grands bonds dans le couloir qu'il venait d'emprunter, disparaissant à
sa vue, en soufflant un " Quatre est zarrivé !!! " enthousiaste.
Heero eut besoin de quelques secondes pour sortir de sa stupeur, regrettant
un peu trop tard de l'avoir laissé partir seul. Mais puisqu'il était
ici pour retrouver Duo
%%%%%
- Alors, qu'est ce qui se passe ? Demanda l'un des scientifiques à celui
qui venait de revenir dans la pièce, essoufflé d'avoir couru et
transpirant sous sa blouse blanche.
- La base est attaquée par les Gundams et aussi par d'autres groupes
de résistants, j'ai pas vraiment tout compris. Fit-il en reprenant son
souffle. On a pour ordre de ne pas sortir d'ici et de le surveiller.
- Ils ne pourraient pas nous envoyer des soldats ?! S'il y a un problème
on ne pourra rien faire !!
- Je ne suis pas sûr qu'ils puissent se défaire de leur précieuse
troupe
Intervint un autre homme qui était resté silencieux
jusqu'ici.
- Le Général Kushrenada les vaincra. Vous semblez tous oublier
que les meilleures troupes de Oz sont parquées ici. Les Gundams ne s'en
sortiront pas cette fois-ci. Déclara un scientifique ventripotents du
ton supérieur de celui-qui-sait-et-ne-se-trompe-pas. Les regards dubitatifs
qu'il reçu durent tout de même ébranler un tant soit peu
son aveugle confiance en la force de l'armée de Oz.
Duo bailla derrière sa vitre, regrettant de ne pas pouvoir en apprendre
plus sur le déroulement de la bataille qui faisait rage au dehors, et
commençant sérieusement à trouver le temps long ; il ne
pouvait pas sortir seul de cet aquarium, bien qu'il ait tout tenté. Le
plexiglas qui fermait le bassin au dessus de sa tête résistait
à tous ses coups et les grilles de filtration de l'eau étaient
solidement fixées. Quant à essayer d'attirer l'attention des scientifiques
en simulant un malaise était plutôt vain : depuis la visite de
Kushrenada quelques heures plus tôt ceux-ci l'ignoraient totalement, ne
cherchant visiblement plus à interpréter ses réactions
face à son enfermement, et ses réactions tout court aussi, d'ailleurs.
Le merboy sourit en repensant à l'interrogatoire qu'il avait subit, ou
plutôt que le Général adverse avait subit
La tête
de Kushrenada quand il lui avait décrit ses meilleures positions au lit
valait le détour. C'était de sa faute aussi, quelle idée
de lui demander des précisions sur ses activités !! Même
s'il ne parlait pas du tout de 'ce genre' d'activité
Il écouta encore d'une oreille distraite les discussions des scientifiques,
ceux-ci s'inquiétant de ce qui allait suivre et visiblement pas du tout
confiant en la force de leur armée, l'un d'eux émettant même
l'idée de libérer le merboy immédiatement, histoire de
ne pas s'attirer de problèmes inutiles au cas où les autres pilotes
de Gundams entreraient dans la base pour venir chercher le sirein. Duo tourna
vers eux un visage radieux fendu d'un large sourire et joignit ses mains en
une attitude de supplication, espérant qu'ils se décident à
le faire. L'un d'eux détourna le regard en se retenant de pouffer de
rire devant l'expression du merboy tandis que d'autres lui lançaient
un regard sévère laissant bien comprendre que cette solution n'était
envisagée qu'au cas où ils ne pourraient plus rien faire d'autre.
Le merboy leur tira tout bonnement la langue en levant son doigt bien haut,
quand une puissante déflagration manquant de faire tomber tous les hommes
devant lui provoqua un fort remous dans l'eau où il se trouvait. Il ignora
les cris de panique des hommes qui se retenait vainement de tomber les uns sur
les autres, un autre bruit attirant son attention ; comme un sourd bourdonnement
vaguement semblable à celui que faisait habituellement la pompe du bassin,
mais bien plus fort, résonnant dans tout son corps jusqu'au bout des
se nageoires, faisant même vibrer la vitre sur laquelle il avait posé
la main. Ce bourdonnement se changea en craquement sourd et en grincements assourdissants
quand il senti avec stupeur la vitre qui le séparait du local des scientifiques
se fissurer en même temps que son mur porteur avant d'exploser sous la
pression de l'eau.
L'un des hommes plus rapide que les autres tenta d'ouvrir la porte menant au
couloir mais l'eau qui déferla hors de l'aquarium brisé tel un
tsunami fut bien plus rapide et il se retrouva écrasé par la masse
liquide sur la dite porte qui ne s'ouvrit pas pour autant. Duo tenta de lutter
contre le courant mais glissa sans pouvoir se retenir au milieu des hommes renversés
par la vague, finissant par se retrouver à patauger dans trente centimètres
d'eau réparti sur le sol du labo.
Il sourit tout en essayant de reprendre une respiration d'air, se retenant de
ne pas éclater de rire et essayant de ne pas s'étouffer en vidant
ses poumons de toute l'eau qu'ils contenaient pour la remplacer par de l'air.
Il se redressa sur les coudes, levant sa queue au dessus de lui, et observa
un instant les hommes tout autour qui tentaient de se relever ; la majorité
s'étaient plus ou moins assommés contre les murs et les meubles
et reprenaient leurs esprits tant bien que mal. L'un d'eux parmi les plus jeune
du groupe réussi à se remette debout en s'appuyant sur une chaise
renversée et lança au merboy un regard un peu perdu, avant d'éclater
d'un rire nerveux.
- On peut remercier tes copains d'avoir fait sauter les génératrices
d'électricité, je crois
Souffla-t-il en essorant ses cheveux
et en essayant de trouver autour de lui quelque chose d'à peu près
sec pour essuyer ses lunettes. Duo lui lança un regard empli de joie
à peine contenue :
- Je peux partir ? Ou vous allez essayer de m'en empêcher ?? Demanda-t-il
à la volée. Quelques uns réussirent à dégluer
leurs yeux suffisamment pour lui lancer des regards ennuyés, tandis que
d'autres haussèrent les épaules. Visiblement ça ne leur
faisait plus ni chaud ni froid.
Duo sourit de plus belle en commençant à se détransformer
et regarda tout autour de lui pour trouver de quoi couvrir ses fesses quand
le jeune scientifique traversa la pièce en pataugeant et ouvrit une armoire
pour en sortir un pantalon blanc de laborantin qu'il lui lança. Le pilote
le rattrapa en clignant des yeux de surprise, puis l'enfila rapidement et sortit
par la porte, déclenchant par là une nouvelle déferlante
d'eau dans le couloir cette fois-ci, et disparut après avoir braillé
un " MERCI MEC !!! ".
Le jeune scientifique releva une chaise et s'y installa à califourchon,
puis jeta un regard à tous ses collègues qui atteignaient divers
degrés d'épuisement.
- Je sais pas pour vous, mais je crois que je vais allez élever des moutons
quelque part au fin fond du Wyoming
De vague gémissements approbateurs lui répondirent.
%%%%%
Duo sautillait dans les couloirs, sa natte trempée laissant de longues
éclaboussures d'eau sur les murs et son sourire faisant dix fois le tour
de son visage. Il était libre, nananèèèèèèèère
!!! Il se sentait bizarrement euphorique et se demanda pendant une seconde de
brève lucidité si la bande de savants fous n'avait pas mis quelque
chose dans l'eau de l'aquarium, mais cette réflexion ne l'empêcha
pas de continuer à se prendre pour un cabri sous amphet et de brailler
quelque chose ressemblant vaguement à un " SHINIGAMI LIIIIIIIVE
!!!!! " en passant sous le nez de deux gardes trop surpris pour même
penser à réagir. Et une fois qu'ils eurent repris leur esprit
et pensèrent à lever leur armes, se fut pour brusquement faire
connaissance de très près avec le mur.
Wufei et Trowa échangèrent à peine un regard de parfaite
compréhension tout en lâchant les deux hommes inanimés qui
glissèrent jusqu'au sol, sans connaissance, tandis que Duo se retournait
en entendant du bruit et revint vers eux pour leur sauter au coup.
- Wuwuuuuuuu !!! Trotroooooooo !!!!
- C'est WU FEI Maxwell !!!! S'exclama le dragon en retour en essayant de décoller
la pieuvre maxwellienne de son cou. Il manqua se casser la figure au sol quand
Duo s'écarta de lui-même pour sauter sur Quatre qui arrivait derrière,
gratouillant le lapin derrière les oreilles et lui pinçant les
joues, gagatisant, tandis que le petit arabe essayait en même temps de
l'inspecter sous toutes les coutures pour trouver une blessure.
- Duo, tu vas bien ? Tu as manzé quelque choze ? Il t'ont fait une piqûre,
ou
- Nan nan, chuis en super forme Q-man !!!! S'exclama l'américain en s'éloignant
un peu et en reprenant son souffle, reprenant peu à peu une attitude
un peu plus habituelle. C'est juste que je suis super content de vous revoir
les mecs !!! Heero n'est pas avec vous ??? Demanda-t-il en cherchant le japonais
des yeux. Wufei haussa les épaules :
- On l'a perdu de vue, mais apparemment il est dans la base, quelque part.
- Il n'y a aucun zoldat ou prezque, ils ont touz été envoyés
dehors pour combattre, alors ze pense que za ne rizque pas grand choze. Reprit
Quatre en essayant d'essorer un peu la tresse de Duo de peur qu'il ne prenne
froid, sa tâche guère facilitée par le merboy qui sautillait
nerveusement sur place pour évacuer un trop plein d'énergie accumulé
pendant son enfermement. Wufei se demanda si Heero survivra à leur retrouvaille
avant de mentalement se morigéner de telles pensées, bien heureux
de ne pas pouvoir rougir en étant transformé en dragon.
- Hey Wuffy ! Tu sais que t'es en train de devenir vert foncé ?? Lui
fit Duo en rigolant. Le dragon se contenta de lui lancer un regard noir avant
de se détourner en grommelant, n'ayant même pas relevé le
surnom que l'américain avait employé.
Ils s'avancèrent de concert dans les couloirs à demi désert
de la base, faisant plus penser à une bande de touriste en vacance qu'a
de dangereux terroristes en mission, Quatre et Trowa expliquant ce qui c'était
passé depuis leur capture, le fait que Belin était le père
de Trowa, et que Ody était le traître qui avait révélé
leur position à Oz.
Tout en avançant, il finirent par décider de mettre un terme au
bordel qui devait régner à l'extérieur, notamment en allant
mettre hors d'état de nuire les officiers qui devaient être en
train de donner des ordres en supervisant la bataille dans les salles de commandes.
Récupérant des armes sur les rares soldats qu'ils croisèrent,
ils se mirent rapidement en route tout en dressant un plan rapide et efficace,
reprenant leur réflexes et habitudes de parfaits petits soldats bien
entraînés.
C'aurait été effectivement parfait sans un américain arborant
un sourire Shinigami de mauvais augure et riant d'un rire démoniaque
et halluciné à l'idée des combats rapprochés qu'il
allait pouvoir mener
%%%%%
La crosse de son arme rencontra la mâchoire du soldat adverse en un craquement
sinistre d'os brisé et Heero le laissa glisser sur le sol sans plus s'en
soucier tout en rageant intérieurement. Aucune trace de Duo, dans aucune
cellule du quartier de détention, alors qu'il avait retrouvé celle
d'où Nabil était miraculeusement sortit seul, et une autre à
l'autre bout de la section qui avait visiblement renfermé Wufei avant
que celui-ci ne décide de jouer la fille de l'air.
D'un côté il était plutôt rassuré que le chinois
s'en soit visiblement sorti sans encombre, mais en même temps son inquiétude
pour son amant redoubla : s'il n'était pas dans une cellule, cela pouvait
signifier qu'il se trouvait peut être à l'infirmerie, dans un état
qui ne permettrai pas de l'enfermer. Evidemment, Duo ne se serait pas laissé
capturer sans encombre, ce qui pouvait supposer qu'il ait été
blessé
Pourtant Quatre n'avait rien ressentit à ce sujet,
mais il devait bien avouer qu'il avait toujours eu du mal à comprendre
et même à croire pleinement les affirmations du petit empathe.
Un peu ennuyé et ne sachant pas où aller, il s'adossa au mur près
de lui pour réfléchir un peu, ignorant les gémissements
de douleur du soldat à la mâchoire cassée sur le sol. Il
se sentait stupide ; il aurait dut garder contact avec Quatre et Trowa mais
s'était laissé entièrement aveugler par son désir
de retrouver Duo. Il passa nerveusement sa main dans ses cheveux, se rendant
compte que celle-ci tremblait.
Il avait peur, se rendit-il compte avec un sursaut de surprise. Peur de ne pas
retrouver son amant, qu'il lui soit arrivé quelque chose, de s'être
trompé, aussi, d'avoir fait une erreur en suivant ses instincts et ses
désirs pour une fois. Peur aussi de cette dépendance presque physique
qu'il avait à l'égard de Duo ; il le voulait. Et vite
Soupirant violement, il s'écarta du mur en laissant revenir ses ailes,
les accueillant comme des amis solides et douces à la fois, se sentant
immédiatement mieux. De toute façon, vu le peu de soldat qu'il
y avait dans les couloirs, il se trouvait mieux ainsi.
Il se décida enfin à partir de ce lieu où Duo n'était
de toute façon pas, mi-voletant mi-courant sur ses grosses serres malaisées
pour la marche, se dirigeant plus ou moins au hasard en suivant ses envies.
Il n'avait pas vraiment envi de se creuser la tête finalement. Et puis
c'était bien pratique de marcher à l'instinct, ça économisait
les neurones
Il finit par arriver à un croisement où il eut le bonheur d'y
trouver des panneaux semblables à ceux de signalisation que l'on pouvait
trouver au bord des routes. L'un d'eux indiquait 'quartier de détention'
en indiquant le couloir d'où il venait. Deux autres portaient les inscriptions
'cantine' et 'aile médicale' et il allait prendre cette direction quand
il vit le troisième : 'laboratoires d'expérimentations'.
Il y eut un TING presque audible dans son esprit et il sourit comme Duo dans
ses grands jours en s'élançant dans cette direction, certain d'y
trouver ce qu'il cherchait. Heero n'eut pas traversé trois couloirs qu'il
tomba sur Nabil, le lapin s'escrimant à essayer d'ouvrir une porte en
tapant dessus d'un point boudeur, semblant presque au bord des larmes, et l'oiseau
se demanda quel dieu lui en voulait au point de lui faire tomber sur le lagopède
partout où il allait.
- Quatre est zarrivé
Couina misérablement Nabil en désignant
la porte, ne semblant pas remarquer le changement physique notoire du japonais.
- Tu veux dire que Quatre est par là derrière ? Demanda Heero,
décidant d'essayer de comprendre le lapin pour une fois. Celui-ci renifla
en acquiescant d'un signe de tête grandement exagéré. Le
japonais observa la dite porte d'un il critique : large et bien évidemment
fermée, elle ne menait probablement pas dans une simple pièce,
mais plutôt dans une autre aile des bâtiments, la base ayant été
visiblement construite en plusieurs fois, de nouveaux locaux s'ajoutant aux
plus anciens.
Heero s'avança de son pas chaloupé et examina la serrure pour
voir quelle serait la façon la plus simple et rapide de l'ouvrir, histoire
de faire plaisir à Nabil qui continuait à renifler d'un air boudeur.
Le japonais soupira et se pencha un peu plus sur la serrure, cherchant mentalement
où il pourrait trouver de quoi la crocheter.
Quand il entendit le bruit.
Faible mais venant sans aucun doute possible de la porte, et même plutôt
de la serrure plus précisément. Un cliquetis, comme
comme
si on cherchait à forcer la serrure
mais de l'autre côté.
En réponse à ses réflexions, la porte s'ouvrit justement,
sur un américain portant une tresse qui s'exclama en écartant
les bras :
- Et voila !!! On applaudit bien
Duo fut interrompu par la masse d'un japonais ailé lui sautant au cou
pour l'embrasser, tout deux tombant à la renverse entre Quatre et Trowa
qui se tenaient derrière l'américain, faisant un mouvement de
recul en voyant le couple se rouler la pelle du siècle sans tenir compte
de leur présence, tandis que Nabil sautait sur Quatre en poussant de
petits 'glop glop' joyeux.
- N'oubliez pas de respirer
Fit remarquer Trowa pince sans rire. Ce à
quoi Duo et Heero éclatèrent de rire de concert sans pour autant
se lâcher, restant enlacés sur le sol.
- Maintenant que tout le monde est là
Commença Wufei en
se retenant pour ne pas rougir -ou plutôt verdir dans son cas- en voyant
les deux amants se papouiller joyeusement juste sous ses yeux. On pourrait peut
être continuer à avancer pour faire ce qu'on a à faire ?
Heero lui lança un regard un peu incrédule le rendant vaguement
idiot :
- Faire quoi ?
- Autant profiter du fait qu'on est izi pour mettre le pluz pozible d'offizier
de Oz hors d'état de nuire, non ? Fit Quatre en tentant vainement de
ne pas s'étouffer sous l'étreinte de Nabil qui glougloutait de
bonheur, tout en essayant de calmer Trowa qui voyait d'un mauvais il le
jeune lapin se coller ainsi à son petit amant.
- Wouaiiiiiis !!! Fit Duo en souriant comme un malade. Allons latter du ozzis
!!!
Devant l'air enthousiaste du merboy, Heero se releva en souriant lui aussi et
sans lâcher son amant, tout deux restant collés l'un à l'autre
tant et si bien qu'on aurait put les confondre avec des siamois, si l'un n'avait
pas eu une paire d'ailes brunes et blanches lui sortant du dos au niveau des
omoplates.
Tous se remirent en route en direction du centre de commande, bien décidés
à en finir aujourd'hui.
%%%%%
- Mon général, nos troupes perdent du terrain !! Ces MS ennemis
sont bien trop nombreux et organisés !!
- Qu'en est-il de nos troupes de secours ?
- Décimées mon général ! Les Gundams leur ont mâché
le travail !!
- Mon général, un MS s'est écrasé sur le quartier
de recherche en détruisant un des générateurs de secours
!! Nous perdons en puissance !
- Mon général, cela devient trop dangereux, vous devriez partir
avec la navette de secours tant que celle-ci peut encore décoller ! Fit
la voix pincée et légèrement affolée de Lady Une
dans son dos. Kushrenada massa ses tempes douloureuses en se demandant comment
les évènements s'étaient-ils enchaînés les
uns aux autres pour arriver à un tel fiasco.
Cette base qui était son point fort et sa grande fierté, il devait
bien l'avouer, était en train d'être totalement envahie, les derniers
MS censés servir à la protéger étant mis en déroute
par une armée de résistants ; elle n'aurait pas résistée
à un assaut des Gundams si ceux ci avaient été cinq au
lieu de trois de toute façon.
La défaite avait un goût amer qu'il se refusait pourtant encore
à sentir.
- Je ne partirai pas Lady, ce serait pire que me rendre.
- Mon général ! Fit celle-ci d'une voix horrifiée et apeurée.
Puis, après avoir compris qu'il ne reculerait effectivement pas, elle
s'avança jusqu'à ses côtés et, levant un menton volontaire,
affirma d'une voix qui ne tremblait pas :
- Alors je resterai avec vous général.
Après avoir ordonné l'évacuation de ce qui restait de la
base, Une et Kushrenada restèrent droit et digne dans la salle de commande,
observant par les baie vitrées de la pièce d'un air qui semblerait
détaché à un observateur extérieur la bataille qui
se déroulait toujours et se rapprochait, inexorablement.
Ils ne bougèrent pas, semblables au capitaine du navire sombrant avec
son bateau, ils ne cillèrent pas, pas même quand un MS explosa
juste devant eux, détruisant l'endroit où ils se trouvaient.
%%%%%
- PUTAIIIIIIIIIIIIIN !!!!! Brailla Duo en se dégageant des morceaux
de murs en contreplaqués qui lui étaient tombés dessus
à la suite d'une explosion venant de l'extérieur. A ses côtés,
Heero éternua dans la poussière et ébroua ses plumes pour
les dégager de toute la peuf qu'elles avaient ramassés. Un peu
plus loin les autres se relevaient également, un peu sonnés mais
indemnes si on exceptait Nabil qui était reparti dans une crise d'autisme,
recroquevillé dans un coin en murmurant quelque chose à propos
de Oz et de civet.
L'américain releva le nez et éclata de rire en voyant Wufei se
redresser :
- Ahaha !! Wuwu, t'es plus un petit homme vert mais un petit homme gris !!!
Appelez Mulder les gars, on a son Roswell !!!
- Maxweeeeeeeeeell
Grommela le dragon en époussetant ses épaules
tout en lançant un regard vaguement excédé à Duo,
regard qui se teinta rapidement d'une lueur très amusée.
- Tu as vu tes cheveux, Maxwell ? Demanda-t-il en souriant en coin. Duo releva
sa natte jusqu'au niveau de ses yeux avant de gémir en voyant dans quel
état elle se trouvait ; ses cheveux mouillés avaient fixés
la poussière et les gravas mieux qu'une super glu
- Je veux une douche
Gémit-il.
- Oh oui, dès qu'on sera rentré, promis. Assura Heero en finissant
de débarrasser ses plumes des saletés. Son amant lui lança
un regard papillotant :
- Avec toi ??
Wufei se détourna de la mièvrerie de la scène qui commençait
à se dérouler sous ses yeux en soupirant pour regarder Quatre
et Trowa qui se relevaient en se soutenant mutuellement, et en se papouillant
un peu au passage. Le chinois se sentait soudain bien seul
- Notre plan tombe à l'eau. Fit remarquer Quatre en poussant un petit
soupir déçu.
- Ouais ! Hé, Q-man, faudra que tu expliques aux Manganacs qu'on évite
habituellement de tirer sur une base dans laquelle sont enfermé les pilotes
de Gundams, c'est vrai quoi, on peut encore servir !! Râla Duo en essayant
de nettoyer un peu sa natte, appuyé contre le torse de Heero.
L'explosion avait presque entièrement ravagée la zone de commandement
où ils se rendaient et tous ne purent s'empêcher de frissonner
en songeant à ce qui resterait d'eux s'ils avaient eu ne serait ce que
quelques mètres d'avances.
Un bruit venant des gravas les firent sursauter et ils sautèrent tous
sur leurs pieds, armes en main, pour voir
Une et Kushrenada se relever
en s'appuyant l'un sur l'autre, visiblement sonnés, les lunettes brisées,
les chignons à moitiés défaits, les aristocratiques sourcils
en bataille, les uniformes pleins de crasse et de trous.
Les G-Boys eurent tous, sans exception aucune, une réaction extrêmement
mature devant ce spectacle : ils éclatèrent de rire.
%%%%% Epilogue (il en faut bien un
^^) %%%%%
Duo s'étira langoureusement sur le canapé qu'il partageait avec
Heero pour retomber sur son amant qui grommela un peu, avant de passer un bras
possessif autour de lui et de soupirer de contentement, suivant d'un il
absent le journal télévisé qui parlait de la chute soudaine
de Oz, et par là de la déchéance de Romafeler, des complots
mis à jour, de la discréditation des colonies en ce qui concernait
bon nombre d'actes terroristes
l'actualité était la même
depuis une semaine de toute façon, de nouveaux actes immoraux étant
révélés chaque jour, les responsables des diverses chaînes
d'actualités ne craignant visiblement pas de lasser le public.
Quatre se trouvait avec Nabil, le jeune lapin ne le quittant pas d'une semelle,
dans la cuisine de la grande maison qui appartenait à sa famille mais
dans laquelle ils étaient seuls, profitant des premières réelles
vacances qu'ils avaient eu depuis longtemps ; vautré dans le fauteuil
face à la télévision Trowa faisait semblant de s'intéresser
aux paroles du présentateur, mais dressait l'oreille pour guetter le
moindre bruit venant de la pièce où son petit amant s'affairai
depuis presque une heure. Le français se demandait ce qu'il fabriquait
exactement ; il leur avait interdit d'entrer dans la cuisine, parlant vaguement
de surprise pour le souper, mais ne laissant rien échapper d'autre. Trowa
se demanda si ça avait quelque chose à voir avec le mystérieux
coup de fil qu'il avait reçu la veille, et dont il avait refusé
de parler.
Un mouvement dans son champ de vision attira son regard sur l'escalier provenant
de l'étage, Wufei venant d'y apparaître, suivit de près
par Sally. La doctoresse était venue pour voir comment se portait l'aile
déchirée du dragon, mais Trowa se surprit à penser que,
pour s'isoler à l'étage, ils en avaient peut être bien profités
pour approfondir leur relation
il demandera à Quatre, il le saurait
sans doute grâce à son don
Le dragon s'approcha et, s'appuyant sur le dossier du canapé où
Duo et Heero ne formait plus qu'une masse informe d'où s'élevait
parfois des murmures et des chuchotements, il demanda :
- Quatre n'est toujours pas sortit de sa cuisine ?
- Nan. Fit la voix de l'américain. Fait gaffe Trotro, il a peut être
une maîtresse caché dans cette pièce !!
- Et où ça, dans le congélateur ?? Répondit le français
en souriant, chose qu'il avait apprit depuis peu ; c'était une chose
d'extrêmement agréable que de rire, sourire et plaisanter avec
ses amis.
La sonnerie de l'entrée les fit presque sursauter, et ils restèrent
figés et vaguement surpris ; pour autant qu'ils sachent, ils n'attendaient
personne
La voie de Quatre s'éleva, empreinte d'une certaine urgence
:
- Quelqu'un va ouvrir, s'il vous plait ??
- Oui, j'y vais !! Fit Sally en se dirigeant vers l'entrée, apercevant
au passage Nabil qui sortait de la cuisine en mordant allégrement dans
une carotte. Elle ouvrit la porte et se figea en tombant nez à nez avec
- Professeur Bloom ?!
- Bonjour Mademoiselle Po. Sally ne put s'empêcher de dévisager
le scientifique, se demandant ce qu'il faisait là, avant de remarquer
la jeune femme qui l'accompagnait ; elle avait les mêmes yeux gris bleu
que le généticien, et ses cheveux roux lui arrivaient aux épaules.
- Vous avez l'air surprise
Fit remarquer Belin en haussant un sourcil.
Pourtant j'ai prévenu hier que j'arriverai ce soir
- Oh, excusez moi ! S'exclama Sally en s'effaçant pour les laisser entrer.
Je crois que je comprends : Quatre s'est enfermé dans la cuisine en faisant
plein de mystères, je suppose que vous faites partie de la
surprise
Belin éclata de rire en confirmant, et ils s'avancèrent dans le
séjour, où les autres se tenaient tournés vers l'entrée,
curieux de savoir qui venait d'arriver.
La jeune femme eut un mouvement de surprise en voyant Wufei en dragon, mais
réussi à ne pas s'évanouir ; elle avait été
très probablement prévenus. Trowa se redressa et s'avança
vers elle :
- Cathy ??
- Bonjour Triton ! Fit elle en cachant mal une émotion de joie à
peine contenue dans sa voix, avec un immense sourire en travers du visage. Belin
s'avança et plaça chacune de ses mains sur les épaules
de Trowa et Cathy.
- Triton, je te présente ta sur, Catherine Bloom. Mais il parait
que vous vous connaissez déjà ? Rajouta-t-il avec un grand sourire.
Trowa ouvrit grand ses yeux de surprise, se demandant un instant s'il n'allait
pas défaillir. Cathy était sa sur ? Réellement sa
sur ?? Alors cette sensation de connu, de déjà vu, de sécurité
même qu'il avait toujours ressentit lorsqu'il travaillait avec elle au
cirque n'était pas qu'une vague impression sans fondements ? Sans réfléchir,
il fit la seule chose qui lui semblait normale lui passant par la tête
: s'approchant, il prit Cathy dans ses bras et la serra contre lui, fort, retenant
à grand peine des larmes de joie lorsque celle-ci lui rendit son étreinte,
entendant vaguement en arrière plan Duo qui riait aux éclats,
d'un rire tellement enfantin, et remarquant dans l'ouverture de la porte de
la cuisine Quatre qui s'avançait vers lui avec un immense sourire en
tenant quelque chose entre ses mains.
C'était un gâteau.
- Tu supporteras un deuxième choc ? Lui demanda son petit amant en souriant
de joie quand il eut enfin lâché Cathy, la jeune femme en profitant
pour sécher discrètement les larmes qui perlaient aux coins de
ses yeux. Il prit une grande inspiration et acquiesça, se demandant lui-même
s'il tiendra le coup.
Alors, sans que rien ne laisse supposer une quelconque répétition
préalable, tous se mirent à chanter en cur, célébrant
le premier anniversaire dont Trowa se souviendra jamais, tous indifférents
aujourd'hui à la guerre qui somme toute n'était peut être
pas encore terminée, vivants pour la première fois peut être
enfin de manière normale, avec une vie, une famille, des amis et tout
ce qui suffisait à rendre heureux, tout simplement.
Shinia Marina, 15 août 02
Youpi fini !!!
[1] Shinia : E.T. téléphone
maison ! ^o^
Zissi : AH NON !!!! Ca va pas recommencer !!!!
Shinia : ^.^ ;;; pardon
[2] Shinia : trois petits cochons, pendu
Zissi : è_é Shiniaaaaaaaaa
Tu vois la masse ?
Shinia : Oups ? ^^ ;;;
[3] Zissi : MINCE !! Le disque !!! J'ai oubliée de
le changer !!!
Shinia : On t'as jamais apprit à prendre soin de tes jouets ??!
Nabil : ZUIS PAS UN ZOUET !!!!
Zissi : Oh, mais bien sûr que si mon mamouramoi ^_____^