Mercredi après-midi
Après que Heero ait ramassé ses vêtements et l'ait quitté, Quatre resta à paresser au lit on petit quart d'heure. Il entendit la douche couler et regarda l'horloge, se demandant si ça valait vraiment la peine de se lever. Il se sentait encore détendu, et -enfin, pas tout à fait heureux, mais plutôt satisfait. Paisible, un peu.
Heero était satisfait et relaxé, lui aussi. Quatre pouvait le sentir à l'intérieur, là où Rashid et son père et Iria et toutes les personnes importantes pour lui se trouvaient. Les émotions de Heero auraient pu rendre Quatre triste, parce qu'elles étaient teintées d'une nuance de surprise, comme si Heero les ressentait pour la première fois depuis un long moment, mais Quatre décida plutôt d'en être heureux pour lui.
Et ok, peut-être un peu fier de lui-même.
Mais juste un peu.
Il se leva, se nettoya avec un Kleenex et commença à chercher ses vêtements.
Il n'y avait personne dans la cuisine, ni dans le salon. Il prit note en passant de changer la table, ou au moins de jeter l'ancienne. Ses deux parties étaient toujours appuyées contre le mur, là où Heero les avait mises après les avoir brisées en deux le jour où Quatre avait fait sa proposition. Ce n'était pas surprenant que cela le fasse se sentir encore plus fier. Son idée fonctionnait!! ... enfin, pour lui, au moins. La veille, il avait été préoccupé par sa réunion et n'avait pas penser vérifier auprès de Trowa, et Wufei n'avait pas daigner manger avec eux. Il décida de trouver si ça fonctionnait aussi pour ses co-équipiers.
Il entra dans la cuisine et vérifia l'état du dîner. C'était le tour de Duo de s'occuper du repas, ce qui voulait dire qu'il avait probablement acheté de la pizza ou ouvert une boîte de quelque chose - ahh. Une commande à emporter. Du mexicain. Eh bien, il y en avait largement assez pour tous et il avait faim, donc ça irait.
Il ouvrit la porte de la cuisine, se demandant où ils étaient tous, et entendit la voix de Wufei juste derrière le coin de la maison.
-Qu'est-ce qui se passe? demanda joyeusement Quatre en les rejoignant.
Un regard noir de la part de Trowa et un haussement d'épaules de celle de Wufei l'accueillirent, suivit par un mouvement de la tête en direction de - oh Allah; la moto de Trowa.
-Des tuiles sont tombées du toit, l'informa brusquement le garçon aux yeux verts.
Quatre grimaça, se sentant coupable.
-Ah... Est-ce que c'est sérieux?
Trowa se releva, nettoyant ses mains sur un chiffon.
-Juste une bosse, répondit-il avec un soupir las. Mais elle bloque la roue.
-Et il faudra refaire la peinture, commenta Duo en balançant ses jambes paresseusement.
Il était assis sur la petite clôture qui entourait la parcelle de légumes abandonnée, et regardait Trowa bricoler sa moto avec intérêt.
-Eh, Quat, pourquoi tu fais cette tête? Qu'est-ce que t'as fait?
Le pilote blond rougit un peu quand ils se tournèrent tous vers lui. Trowa laissa ses yeux parcourir le corps de Quatre et sa bouche s'étira en un sourire narquois.
-Qui tu t'es fait?
Pendant un moment, aucun des trois garçons ne réagit. Et puis, après avoir assimilé le changement significatif apporté à la question, ils conclurent qu'il n'y avait qu'une seule réponse possible. Puis Quatre vira d'un rouge presque violet, Wufei commença à bafouiller d'indignation et Duo perdit l'équilibre et faillit tomber de la clôture.
-TROWA!!
Barton continuait à s'essuyer les mains, et aurait parut aussi inexpressif qu'à l'habitude s'il n'y avait pas eu ce petit sourire satisfait qui étirait toujours ses lèvres.
-Je demande juste.
-Eh bien, ne demande pas!! gronda Wufei, les poings serrés par la colère.
Trowa ne parut pas reconnaître la menace inhérente à son expression enragée, ou s'il la remarqua, il s'en foutait.
-Huh. C'est dommage, on dirait que tu es le seul pour qui ça n'a pas marché, Chang, commenta Trowa calmement tout en relevant le pied de la moto pour la pousser le long du mur.
Quatre se demanda pourquoi Trowa assumait que Wufei avait... bref. On voyait bien à la façon embarrassé et pincée d'agir de Wufei qu'il trouvait l'idée d'avoir des relations sexuelles avec un autre garçon toujours aussi dégoûtante qu'avant. Peut-être que c'était une façon subtile de Trowa d'insinuer que s'il n'avait pas encore été trouver Heero, il devrait le faire au plut tôt ou quelque chose comme ça.
-Maxwell, tu m'aides? demanda Trowa, qui avait de la difficulté à faire avancer la moto en ligne droite à cause du métal tordu frottant contre la roue.
Duo, paraissant encore abasourdi, sauta de la clôture et alla l'aider à traîner la moto, fronçant les sourcils. Quatre se serait bien demandé pourquoi, mais il était trop occupé à essayer de cesser de rougir.
-A propos, Quatre, j'espère que c'était bien? commenta Trowa avec désinvolture, un éclair malicieux dansant dans ses yeux.
Le blond senti ses joues rougir encore une fois. Du coin de l'œil, il remarqua que Wufei se tendait.
-Eh bien... Plutôt oui, réussit-il à répondre.
Son éducation ne l'avait pas préparé à parler d'affaires sexuelles avec autant de désinvolture; d'en parler comme ça, il se sentait bizarrement coupable. Il s'attendait presque à voir ses sœurs aînées surgir de derrière le coin de la maison et le réprimander comme un enfant de dix ans pour un tel manque de manières.
-Au fait... Désolé pour ta moto, s'excusa-t-il; il ne voulait pas attendre trop longtemps avant de le faire ou Trowa penserait qu'il essayait de cacher sa faute. Je paierai pour tout ce dont tu as besoin pour les réparations, je te le promets.
Trowa s'arrêta de marcher et le fixa du regard.
-Désolé? Qu'est-ce que tu veux dire, désolé?
Quatre se sentit rougir et fut tenter de se tortiller de manière coupable.
-J'étais sur le toit plus tôt.
-Et tu as fait tomber une tuile?
-Oui... Bien, pas moi, mais c'était de ma faute ... Je suis désolé.
-Qui alors- s'arrêta Trowa en plein milieu de sa phrase pour se mettre à le regarder encore plus fixement, comme s'il pouvait lire ses pensées.
Wufei cligna des yeux.
-Qu'est-ce que tu faisais tu le toit qui aurait pu faire tomber une t-
-Qui, Wufei. Qui est-ce qu'il se faisait sur le toit? répondit patiemment Trowa, fixant toujours Quatre avec un sourire étirant lentement ses lèvres.
Duo en resta bouche bée.
-Attendsattendsattends. Sur le TOIT?
-Nous n'étions pas - nous ne sommes pas - on est pas RESTÉS là!! bafouilla Quatre, souhaitant de tout son cœur que la terre s'ouvre sous ses pieds et l'avale.
-C'EST TROP D'INFORMATIONS!!
Wufei les planta là, les joues, le cou et le front cramoisis et claqua la porte de la cuisine derrière lui.
-On pourrait croire qu'il est puceau, commenta Trowa en secouant la tête.
-Peut-être qu'il n'est tout simplement pas aussi pervers que toi, Tro, dit Duo en le regardant. C'est pas mal surprenant de ta part, au fait.
Trowa sourit mais ne répondit pas. Duo soupira bruyamment.
-Et moi qui pensais que tu étais un gentil jeune homme calme et silencieux... Ca t'amuse de jouer avec ma santé mentale, hein.
Quatre étouffa un ricanement en les suivant à l'arrière de la maison pour leur ouvrir la porte du garage. Par la porte de la cuisine, on pouvait voir Wufei mettre la table, ses joues encore rouges d'embarras et son dos raide de colère.
-Nous ne nous sommes jamais beaucoup relaxés les uns avec les autres avant, remarqua Trowa avec désinvolture en poussant la moto à l'intérieur du garage avec l'aide de Duo.
C'était vrai; ils ne se connaissaient pas depuis si longtemps que ça, et les rares fois où ils s'étaient rencontré, ça avait généralement été dans des situations de combat. Quand ils devaient partager un repère, c'était habituellement entre deux crises, deux attaques, et ça ressemblait davantage à la cohabitation forcée de fauves dans une toute petit cage. Quatre avait essayé d'avoir des conversations avec les autres pilotes, mais à part Duo, les autres ne lui répondaient que rarement. Et ils étaient tous si compétitifs ...
-Et quand tu te relaxes, tu deviens pervers? répliqua Duo plutôt râleur.
Trowa haussa une épaule, de sa façon irritante qui semblait dire j'ai-pas-envie-de-hausser-les-deux-épaules-pour-toi.
-J'ai grandi avec des mercenaires, Maxwell. Tu t'attends à ce que je fasse des blagues à propos de lapins et de marguerites?
Duo lui envoya un regard mauvais.
-Arrête de m'appeler Maxwell. Qui t'es, Wufei?
-Non, le balai dans mon cul est toujours temporaire. Dommage.
Duo et Quatre en restèrent tous deux bouche bée. Trowa, toujours aussi inexpressif, vérifia sa moto une dernière fois. Cette fois, Quatre ne put contenir son rire choqué, et Duo se joignit à lui une seconde plus tard. Trowa se redressa et les regarda en haussant les épaules une fois de plus.
-Je ne savais pas si l'utilisation de ton prénom te dérangeait. C'est pas comme si nous étions amis.
Duo hésita, regarda ailleurs et répondit avec une voix plus douce :
-Ça ne me dérange pas. Maxwell, c'est Père.
Ce n'étaient que trois mots, mais aussi amical que Duo fut en général, Quatre ne pouvait se rappeler celui-ci partager quelque chose d'aussi personnel.
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Heero était dans la cuisine avec Wufei quand Duo, Trowa et Quatre entrèrent. Quoique en fait, on aurait presque pu oublier le 'avec'. Heero était dans la cuisine, et Wufei était dans la cuisine, mais il était clair que Wufei, qui surveillait la nourriture avec son air renfrogné, ne souhaitait rien de plus que d'être ailleurs. Quant à Heero, il était déjà assis à table, les yeux dans le vague. Il ne paraissait même pas se rendre compte qu'il n'était pas seul. Sur n'importe qui d'autre, Duo aurait appelé cette expression 'être dans la lune'. 'Quatre doit être un dieu au lit,' pensa-t-il avec autant d'amusement que de consternation.
-Eh... La bouffe doit être prête maintenant, non? demanda-t-il, un sourire aux lèvres, espérant être le seul à pouvoir sentir à quel point l'atmosphère de la pièce était lourde.
-Oui, grogna Wufei tout en jetant presque l'un des plats sur la table.
Quatre eut un petit mouvement de recul, puis pris place en côté de Heero. Duo était toujours debout en train de vérifier le reste de la nourriture et ne put donc pas protester quand Trowa lui vola sa place habituelle, en face de Heero.
Mais de toute façon, il n'était pas vraiment sûr de vouloir faire face à Heero aujourd'hui.
-Encore des repas à emporter? commenta Trowa tout en se servant.
-Ouais, ben, je m'excuse de ne pas savoir cuisiner, râla Duo.
Il s'abstint de se mettre en colère; Trowa ne savait pas cuisiner beaucoup mieux que lui, et Quatre était effroyable dans la cuisine ... effroyable dans le sens 'si nous pouvions nous servir de sa bouffe comme arme biologique, nous gagnerions la guerre'.
Wufei s'assit au bout de la table et commença à manger, irradiant des ondes télépathiques leur indiquant très clairement, 'ne me parlez pas'.
Duo résista à la forte envie qu'il avait de lui jeter des regards noirs. Quel con. Tout le monde dans la pièce avait des problèmes personnels, mais personne ne les cultivait comme s'il allait se sentir tout nu sans eux. Et bien sûr, pas besoin de demander pour savoir la très importante opinion de Chang Wufei sur un sujet aussi indécent que la nudité en public.
Duo décida d'aller courir à poil dans le hangar à Gundams, un jour, juste pour voir la gueule que ferait Wufei.
A coté de lui, Quatre remplissait l'assiette de Heero, le réprimandant de manger aussi peu. Heero paraissait perplexe, mais accepta la nourriture sans dire un mot. Duo essaya de ne pas regarder fixement l'interaction, et essaya encore plus de ne pas imaginer ce qui s'était passé pendant leur petit interlude. Vu le comportement si calme et conciliant de Quatre, il avait de la difficulté à imaginer celui-ci en train de dominer Heero, et Heero se souciait tellement peu des autres que Duo ne pouvait simplement pas le voir déclencher une rencontre sexuelle. Mais l'expression neutre - pas hostile, ou méfiante, mais pour une fois, vraiment neutre - sur le visage de Heero, et le sourire embarrassé sur les lèvres de Quatre... quelque chose s'était passé. Quelque chose qui ne comportait pas de douleur ou d'humiliation comme il l'avait craint.
Sur le toit, ça alors! Qui aurait cru ça de Q-man? Il gloussa et bannit ses pensées noires. Les autres se poseraient des question s'il était trop sérieux pendant un repas; pas qu'il rie ou blague autant qu'ils semblaient le penser - s'il était aussi grave qu'ils le croyaient, il n'aurait même pas le temps de respirer - mais les repas à heures régulières le mettaient toujours de bonne humeur.
Et de savoir que Quatre, au moins, ne considérait pas Heero comme une pute, bon à rien d'autre que d'écarter les jambes, le mettait de meilleure humeur encore. Duo avait vu trop de cas comme ça pendant le temps qu'il avait passé dans la rue; de jeunes filles et de jeunes garçons dont la seule façon de survivre était de laisser quiconque les voulait utiliser leur corps en échange de leur protection. Ce n'était pas qu'il pensait que Heero était devenu moins compétent parce qu'il avait accepté de se faire baiser par le reste d'entre eux, mais d'une manière ou d'une autre ça ne changeait rien pour les autres personnes; d'après ses souvenirs, quand quelqu'un vendait son corps, il semblait tomber tout en bas de la hiérarchie et toutes les compétences autres que celles au lit étaient totalement oubliées.
Exactement ce que Wufei faisait, en fait. D'accord, Duo n'était pas certain encore si ce dégoût violent de la part du pilote Chinois était simplement dû à de l'homophobie généralisée ou s'il considérait vraiment que Heero n'était digne que de son mépris, mais dans les deux cas, ça emmerdait Duo. Heero était à lui. Enfin, pas dans un sens sexuel ou sentimental, mais il avait trouvé Heero, avait sauvé son cul et l'avait ramené à la maison. Heero était si inepte socialement parlant, si méfiant, qu'il rappelait à Duo certains des enfant que Solo avait intégré à leur groupe. Donc oui, il se sentait comme responsable, un peu, même s'il savait qu'ils étaient du même âge et que Heero n'avait pas vraiment besoin de protection ou de conseils. Ils étaient amis, ou au moins, Heero était son ami, et même si ce n'était pas la même sorte d'amitié chaleureuse et facile que celle qu'il commençait à partager avec Quatre, il veillait quand même sur ses amis.
Wufei, jusqu'à maintenant, n'était définitivement pas un ami. Duo n'était pas ami avec les coincés du cul comme lui. Il lui dédia un regard moqueur, mais le pilote Chinois prétendait toujours être seul dans la cuisine et ne le remarqua pas.
Peut-être que Trowa pourrait devenir un ami, se rendit-il compte avec un peu de surprise en se rappelant le sens de l'humour sarcastique de ce dernier. Découvrir que Clown Boy avait vraiment un sens de l'humour avait été une surprise. Cependant, il n'était pas certain d'aimer l'intérêt que Trowa montrait pour les détails pervers, et ne le serait pas avant de comprendre pourquoi le gars à la mèche avait été aussi curieux. Il le regarda, pensif, et fut surpris de découvrir que pendant qu'il avait été perdu dans ses pensées, Trowa avait réussit à amener Heero à discuter avec lui des réparations qu'il était en train d'effectuer sur Heavyarms. Quatre ajoutait un commentaire de temps en temps, et sa contribution était appréciée. Cependant, il était clair que Trowa recherchait beaucoup plus l'avis de Heero. Et pas d'un ton condescendant, ou de ce ton que les gens ont quand ils se foutent de ce qu'une personne dit, mais aimeraient bien la baiser, mais simplement... désinvolte. D'un mécanicien à un autre.
Mais il était un bien meilleur mécanicien qu'aucun d'eux, et il était temps d'arrêter de ressasser ses pensées et de leur rappeler à tous deux ce petit fait.
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C'était une chose de se vanter de ses habiletés, se dit Duo perplexe tout en suivant Trowa jusqu'au hangar, mais la dernière chose à laquelle il s'était attendu, c'était bien une invitation de la part de Trowa pour aider à réparer sa précieuse moto. En fait, Trowa n'avait probablement besoin de quelqu'un que pour soulever l'engin mais quand même, c'était presque cool, même si c'était surprenant.
Si c'était la différence entre Trowa-normal et je-viens-juste-de-baiser-Trowa, bien, peut-être que l'arrangement n'était finalement pas une si mauvaise idée.
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+Dans la nuit de mercredi - ou jeudi matin +
Même fatigué à ce point, Heero avait été entraîne trop intensément pour ne pas se réveiller quand la porte de sa chambre s'ouvrit. Son horloge interne l'informa qu'il était près de trois heures du matin. Sa main se referma sur son revolver sous son oreiller.
-Heero?
Duo était à la porte et jouait avec sa natte nerveusement. Le pilot Japonais soupira silencieusement et lâcha son arme.
-Je voulais juste... désolé de t'avoir réveillé, mon vieux.
Pas besoin de deviner ce qu'il voulait si tard dans la nuit. Puisque Duo ne semblait pas vouloir faire le premier pas, Heero leva les couvertures en signe d'invitation et quelques secondes plus tard, l'Américain se glissait dans le lit à coté de lui. Duo ne portait qu'un boxer et des chaussettes; elles frôlèrent les pieds nus de Heero.
Ils se regardèrent pendant quelques secondes, allongés sur le coté, se faisant face, les draps étendus sur eux comme une tente, seuls leurs genoux se frôlant. Duo respirait un peu rapidement, réalisa Heero, mais il ne pouvait pas dire si c'était de la nervosité ou de l'excitation. C'était étrange; Duo ne paraissait certainement pas timide quand il parlait de sexe, et il n'était pas quelqu'un qui se vantait sans raisons. Oui, il se vantait de ses capacités ou de son Gundam, mais après tout, il était un voleur compétant, un tout aussi bon pilote et un combattant vicieux; il avait gagné le droit de leur rappeler ces faits. Heero ne comprenait pas quel était son problème avec l'arrangement.
-Pourquoi as-tu attendu aussi longtemps? demanda Heero à voix basse.
-... Je n'étais pas sûr, il y avait des choses auxquelles je devais penser. J'étais contre au début, si tu te rappelles bien, répondit Duo en se renfrognant.
-Alors pourquoi te sers tu de l'arrangement maintenant? demanda Heero, perplexe.
Duo soupira.
-Parce que c'était une décision de groupe, et que je veux bien être damné si je ne baise pas du tout alors que vous vous promenez tous partout avec des expressions d'imbéciles heureux venant juste de s'envoyer en l'air.
Heero se sentit sourire. L'image était amusante.
-Dis... c'est vraiment ok avec toi? demanda Duo à Heero.
Heero cligna des yeux, surpris. Duo semblait... inquiet.
-Bien sûr que c'est ok. Je n'aurais pas proposé de prendre la première semaine sinon. C'est pour l'-
-Ne me dis pas que c'est pour le bien de l'équipe ou une connerie comme ça, Heero Yuy. C'est pas ce que je demande.
-Alors qu'est-ce que tu demandes? demanda Heero, toujours de sa voix basse, non agressive.
Quelque chose rendait Duo nerveux et aussi longtemps qu'il ne savait pas quel était le problème, il ne voulait pas rendre les choses encore plus difficiles pour Duo. Il semblait avoir sérieusement besoin de se détendre.
-Je te demande -toi, en tant que personne - pas en tant que soldat ... si tu avais le choix... Nous laisserais-tu quand même t'utiliser comme ça?
La façon dont il disait 'utiliser', comme si c'était quelque chose de sale ... Comme si l'arrangement n'apportait rien à Heero... Maintenant Heero comprenait beaucoup mieux le problème de Duo.
-En fait, c'est agréable, annonça-t-il calmement.
-Uh... Quoi?
-De se faire baiser. Avec assez de préparation, c'est bon, dit-il, terre-à-terre.
- ... C'est - uh. Oh.
C'est étrangement divertissant d'entendre quelqu'un rougir.
- ... Donc, non, ça ne me dérange pas.
-Oh. C'est bien. Je veux dire - je ne veux pas que tu nous haïsse tous pour toujours - je sais que ce n'est pas seulement supposé nous permettre de tirer un coup ...
Heero leva un sourcil.
-Ce n'est pas le cas? demanda-t-il, amusé.
Duo renifla.
-Tu n'es pas le seul qui ait étudié la psychologie, 'Ro. Qu'est-ce que ça fait si je n'ai pas appris mes leçons dans un livre? L'arrangement est supposé nous rapprocher en tant qu'équipe, et tu sais quoi, ça marche déjà. Tro me laisse travailler sur sa moto, et j'ai vu comment Quatre agissait quand tu n'es pas loin. Et, bon, Wufei est toujours un con mais Quatre a maintenant la patience de le supporter. Mais ça n'aiderait pas beaucoup si tous les quatre nous étions tous amis-amis et que toi tu ne puisses plus nous voir en peinture, non? Tu fais parti de l'équipe aussi.
Heero sourit, sachant qu'il y avait tout juste assez de lumière pour que Duo puisse voir.
-C'est vrai. L'arrangement sert aussi à créer des liens entre nous tous et à renforcer le sentiment d'intimité. Mais ce n'est pas comme si j'allais être passif tout le temps.
Duo se tortilla nerveusement, comme il essayait de trouver une position confortable.
-Ow! Qu'est-ce que... ronchonna-t-il soudainement tout en passant sa main sous l'oreiller.
Heero ferma sa main sur son poignet par réflexe.
-Encule-moi autant que tu veux, mais laisse mon revolver tranquille.
Le garçon à la natte grogna.
-Qui est-ce qui peut bien dormir avec un revolver sous son oreiller?!
-Et qui dort avec des couteaux dans ses chaussettes ?
- ... Touché. Uhm, donc ... Ça ne te dérange vraiment pas alors?
Heero décida de laisser Duo croire qu'il avait réussit à lui cacher le fait qu'être passif le rendait nerveux.
-Non. Ça ne me dérange pas. Tu sais que je n'ai pas cette sorte de complexe. C'est un peu douloureux, mais ce n'est pas comme si j'avais quelque chose à faire qui demande de bouger beaucoup ces temps-ci. Ça me permet de me sentir bien. Ça me permet d'aider mes co-équipiers.
Il y eut une minute de silence, comme si Duo était en train de traduire et d'interpréter ce qu'il avait dit.
- ... Donc... Tout est correct, j'imagine.
Heero hocha la tête patiemment.
La seconde d'après il avait la langue de Duo dans sa bouche.
Les yeux de Heero s'agrandirent, et peut-être qu'il poussa un petit grognement de surprise, il n'en était pas sûr. C'était difficile de dire quels étaient les sons qu'il faisait, sa bouche était envahie après tout. C'était mouillé et rapide et affamé, et il y avait des dents qui mordillaient ses lèvres entre deux coups de langue qui semblaient vouloir explorer les moindres recoins de sa bouche. Des pensées dérangeantes s'encombraient dans son esprit : combien il serait facile de mordre, à quel point ça chatouillait quand le bout de la langue de Duo passait sur son palais... et puis il se demanda comment il faisait pour être capable de sentir l'itinéraire de Duo même quand c'étaient ses dents que Duo léchait.
C'était si étrange de respirer le même air. Il était content de s'être brosser les dents. Le dentifrice de Duo avait goût de menthe. C'était un baiser. Un baiser avec la langue. Aucun des autres ne l'avait embrassé sur la bouche comme ça. C'était un peu bizarre. Duo avait les os des hanches pointus, mais moins que ceux de Trowa quand même. Peut-être que Duo essayait de ramper en lui, la langue la première.
Il grogna doucement pour rappeler à Duo qu'il n'allait pas se sauver et qu'ils n'avaient pas à se presser. L'autre garçon répondit par son propre grognement mais celui-ci goûtait beaucoup plus le désir que la compréhension.
Ce fut un peu étrange quand Duo roula sur lui, sa bouche toujours collée à la sienne. Il n'était pas si lourd, même s'il n'était pas aussi maigre que Trowa, et il n'avait définitivement pas un once de gras sur lui, ce qui le rendait moins confortable que Quatre. Ça rendait Duo beaucoup plus solide que les autres ... bien que ce puisse être dû au fait qu'aucun des autres ne se soit étendu sur Heero comme ça. Il était pressé contre le matelas, emmêlé dans les couvertures, à la merci de Duo.
Et en ce moment, Duo s'amusait, même si Heero était une peu mal à l'aise.
Heero soupira doucement pendant que Duo frottait son nez contre son coup et le léchait. La sensation était intéressante, ça chatouillait presque. Cependant, c'était difficile d'entrer dans le jeu alors que Duo semblait bien heureux de s'amuser avec son corps et ne semblait pas réclamer sa participation active.
-Eh, c'est quoi ce soupir? demanda Duo avec un petit rire, ses deux mains dans le débardeur de Heero. Je t'ennuie? Tu ferais mieux de me le dire alors.
Heero secoua la tête et tira sur les draps.
-Peux pas bouger, expliqua-t-il, le ton brusque.
-Ah, désolé, s'excusa Duo d'un air penaud tout en roulant sur le coté.
Heero se relaxa. Duo était toujours appuyé contre lui, mais plus assez pour qu'il se sente coincé puisque Duo avait pris le coté près du mur. Heero se déplaça un peu pour être un peu moins sous Duo et essaya de repousser les draps d'un coup de pied, ne voulant plus qu'ils l'empêchent de bouger. Ca le fit se frotter contre Duo, et Duo, apparemment surpris, se raidit légèrement. C'était si ennuyeux que Heero grogna presque. Franchement, les lits, ce n'était pas si génial que ça.
La main de Duo était libre d'errer, et errer elle fit. C'était bizarre de sentir les cals de Duo frôler sa peau. Ca le grattait et le faisait frissonner en même temps. Parfois, ses mains hésitaient en certains endroits et il n'y avait jamais assez de pression pour être autre chose qu'un frôlement. Peut-être que Duo n'était pas sûr que ça ne dérangeait pas Heero. Heero cessa de ravaler ses soupirs, laissant même quelques gémissements légers s'échapper de sa gorge. Il se sentait un peu stupide - tous les sons qu'il avait faits avec les autres avaient été tirés hors de lui par la force de son plaisir - et à ne pas les retenir du tout, à réagir à tout, il avait l'impression de simuler, comme s'il était dans un film porno.
Les mains de Duo devinrent plus audacieuses, plus curieuses, explorant l'intérieur de ses cuisses, le dessous de ses bras, sa gorge, et doucement, le malaise de Heero diminua. Puis, les mains cessèrent de bouger. Heero ne comprit pourquoi. Il cligna des yeux, essayant de voir Duo dans le noir.
- ...'Ro ... Touche moi?
Heero se raidit et se releva sur ses coudes, surpris.
-Uhh, c'est pas que les petits sons que tu fais ne sont pas chauds, mais vu la façon dont tu restes là sans réagir... tu blesses mon ego là, tu sais... quoi, mon corps est pas assez sexy pour toi?
Duo marmonnait, ce que Heero savait arriver quand il était nerveux ou embarrassé. C'était peut-être dû à son manque de réponse, mais Heero était encore trop occupé à penser : Duo avait semblé assez heureux de l'explorer et de le caresser et en plus, il était celui qui dominait. Pour une raison ou une autre, Heero avait associé réceptivité avec passivité. Apparemment, ce n'était pas l'opinion de Duo.
Pendant que Heero pensait, Duo faisait la même chose de son coté.
-Oh. Uh. OK. Tu préférerais en avoir fini rapidement, c'est ça? Désolé...
Apparemment, ils n'arrivaient pas à la même conclusion.
-Je n'ai pas dit ça... Duo, ça ne me dérange pas de te
toucher.
Duo sembla alors blessé, désappointé.
-Je veux pas que ça ne te dérange pas, je veux que tu le veuilles! Désolé, mais ...
Il secoua la tête et s'assit, se penchant sur le bord du lit.
Duo s'apprêtait à partir. Heero ne voulait pas qu'il parte. Il attrapa donc les hanches de Duo et les pressa contre les siennes.
-Est-ce que j'ai l'air de ne pas le vouloir?
Duo gémit et se durcit nettement contre lui. Heero attendit, laissant un sourire satisfait grandir sur ses lèves. Après tout... C'était Duo. Pourquoi avait-il été si peu enthousiaste à essayer de lui rendre ses caresses? Même s'il faisait quelque chose qui ne plaisait pas à Duo, ce n'était pas comme si celui-ci allait se mettre en colère et l'attacher au lit pour s'assurer que Heero n'oserait pas le refaire.
-Uhhh. J'imagine que non. Uhm. Cool.
Duo se releva un peu, lançant un regard entre leur deux corps. Il faisait cependant trop noir sous les draps pour voir quelque chose.
-Est-ce que je peux allumer la lumière? Je veux ... c'est que, j'aimerais ... voir.
Heero fronça les sourcils. Il aimait l'obscurité, et se sentit étrangement intimidé en sachant que Duo voulait regarder cette partie de lui. Cependant, l'un des deux devait bien faire un compromis, et il pouvait supporter un peu plus de lumière. Il tendit le bras vers la table de chevet sans dire un mot et trouva sa cible juste là où il l'avait laissée.
Duo commença à rire quand son ordinateur portable s'ouvrit et que sur l'écran la fenêtre pour entrer le mot de passe apparut, baignant la chambre d'une lueur verte. Il refusa d'expliquer pourquoi il riait par contre, secouant simplement la tête pendant qu'il ricanait. Heero lui donna un coup de coude, ennuyé. Il n'allait certainement pas allumer le plafonnier, et pas seulement parce que ses rideaux étaient grands ouverts.
-Si tu as fini de rire, peut-être qu'on pourrait continuer, râla-t-il en donnant brusquement un coup dans les côtes de Duo.
-Ouille ! Jésus, y'a pas un gramme d'humour en toi. Est-ce que tu fais quoi que ce soit sans ton fidèle portable à portée de main? demanda Duo avant de commencer à mordiller son torse.
Heero pouvait sentir les lèvres de Duo, toujours étirées en un grand sourire, et il pouvait aussi sentir les légères secousses des épaules de celui-ci alors qu'il essayait de s'abstenir de rire. Bâtard.
-Je prends ma douche.
-Tu veux dire qu'il ne t'attends pas sur le porte-serviettes? Où est passé tout l'amour que vous aviez l'un pour l'autre? Est-ce qu'il ne prend pas soin de tous tes besoins physiques?
-Si t'as pas fini avec ces conneries, je vais te montrer pourquoi on ne considère pas un ordinateur et une personne comme physiquement compatibles.
Tout en continuant de glousser, Duo commença à embrasser le torse et le ventre de Heero. Ça chatouillait. Heero grogna, ennuyé. Duo gloussa, soufflant de l'air sur le ventre de Heero.
-Hé! Ca va pas?!
-Ohh, t'es chatouilleux?
Heero détourna la tête et croisa les bras sur son torse fermement.
-Bien sûr que non. Tu m'as juste surpris... Tu n'as pas besoin de me baver dessus, je vais finir par être couvert de suffisamment de tes fluides corporels comme ça.
Duo fit un drôle de bruit, à moitié entre un rire et un gémissement. Quelque chose de chaud et de doux claqua contre la hanche de Heero.
Huh. Il ne s'était pas attendu à cette réaction. Qu'est-ce qu'il avait dit pour ...?
-Si je comprends bien, tu veux me voir couvert de tes fluides corporels? demanda-t-il paresseusement tout en laissant un doigt suivre une grosse veine le long de l'érection de Duo. Qu'est-ce que tu aimerais le plus? Ton sperme partout sur mes cuisses ? Mes fesses? Peut-être sur mes lèvres - mmph!!
Eh bien, taquiner Duo donnait quelques résultats intéressants. Il n'était pas difficile de respirer en soi; Duo dévorait sa bouche, pas son nez. Mais quand Duo se recula, sa langue donnant un petit coup sur les lèvres mouillées, presque meurtries de Heero, Heero était quand même à court de souffle. Il y avait quelque chose dans le fait que Duo n'ait pas laissé un seul centimètre carré de sa bouche inexploré, dans la façon qu'avait sa langue de s'enfoncer et de ressortir des lèvres de Heero ...
-À l'intérieur de toi. Je veux jouir à l'intérieur de toi.
Puis il attaqua le cou de Heero. Il était à nouveau sur lui mais cette fois, Heero trouva difficile de s'en faire. Duo se frottait contre lui, ses mains et ses dents et sa langue se pressant contre sa peau, possessifs. Heero leva les bras pour entourer les épaules de Duo. C'était moins oppressant quand il avait une prise pour le repousser et il se relaxa un peu, son esprit rattrapant son corps pour commencer à vraiment apprécier l'assaut.
C'était ... intense. En fait, c'était à la limite du frénétique. Heero essaya de parler -fut embrassé jusqu'à ce qu'il gémisse, dut répondre au baiser simplement pour éviter d'être complètement envahi - essaya de nouveau de parler, haleta quand des dents mordillèrent son cou, quand des doigts pincèrent ses mamelons, quand deux cuisses puissantes enserrèrent ses jambes - quand Duo se frotta contre lui comme un chien en chaleur, et pour Heero, ça avait toujours sonné beaucoup plus ridicule que ce qui se passait en ce moment.
-Duo... Duo, arrête!
Il fallut une seconde avant que l'ordre ne fut enregistrée, mais quand elle le fut, Duo s'arrêta d'un coup, tous ses muscles tendus et haletant se soutenant contre Heero.
-Quoi? gémit-il, ses hanches frémissant contre celles de Heero.
-Veux-tu venir à l'intérieur de moi, ou sur moi? C'est... Je ne vais pas me sauver. Tu peux ralentir.
Même dans la lueur verte de son portable, Heero pouvait voir les joues de Duo s'assombrir d'embarras. Il passa ses mains sur les épaules de Duo à plusieurs reprises, maladroitement; il n'avait pas voulu que Duo pense qu'il ne menait pas bien les choses. Merde, il était encore à court de souffle et excité à un tel point que ça faisait presque mal, c'était la preuve que Duo s'en sortait bien.
- ... Je te veux à l'intérieur de moi, murmura-t-il, se sentant embarrassé. Je... merde, Duo, grogna-t-il en s'arquant sous l'autre garçon pour frotter leurs ventres -et leurs érections - l'un contre l'autre. Tu ne vas pas gaspiller ça, non?
Duo gémit et leur bouche entrèrent en collision une fois de plus.
-Je veux... Heero ...
Heero repoussa Duo brutalement et se tordit pour atteindre le tube de lubrifiant à moitié plein au pied de la table de chevet. Les mains de Duo attrapèrent ses fesses pour les presser et les caresser et Heero laissa presque échapper le tube. Il évita de se cogner la tête sur la table de chevet de justesse. Il se redressa, se tortilla sur le lit; Duo ne semblait pas vouloir relâcher sa fesse gauche. Il ne se retourna donc pas entièrement, et dévissa le bouchon du tube.
-Duo ... est-ce que tu veux ...? pensa-t-il à demander en lui présentant le tube.
Duo cligna des yeux, hébété, comme s'il ne pouvait se rappeler à quoi le tube servait, puis cligna à nouveau des yeux et secoua la tête. Heero n'était pas capable d'identifier son expression.
-Fais le toi-même. ...Laisse-moi voir.
Heero se prépara lui-même, lubrifiant ses doigts et les glissant en lui l'un après l'autre. Il savait comment faire maintenant; il connaissait les signes révélateurs qui montraient qu'il était prêt à être étiré un peu plus. L'angle était étrange, encore plus vu qu'il devait écarter les jambes et placer ses hanches dans une position un peu inconfortable pour laisser Duo voir ce qui se passait. Mais la sensation de ses propres doigts à l'intérieur de lui, en plus du fait de savoir que bientôt il serait pénétré par quelque chose d'autre ...
Il termina de se préparer rapidement, s'étendit sur le ventre, la tête tournée vers Duo, repoussant ses cheveux collés à son front d'un mouvement de tête impatient. Maxwell était assis, les jambes croisées, appuyé contre le mur, caressant son érection doucement tout en regardant Heero. Son membre était d'un rouge violent. C'était un interlude qui n'allait pas durer longtemps, mais aussi longtemps qu'il commençait MAINTENANT, Heero se foutait de sa durée.
-T'attends quoi? demanda-t-il tout en écartant les genoux.
Duo gémit et ses main se resserrent autours de la base de son membre.
-Je... retourne-toi. Sur le dos.
La langue de Duo lécha une goutte de sueur sur sa lèvre supérieur pendant qu'il se penchait sur Heero.
Heero se retourna en grognant. Il voulait baiser maintenant, merde, pourquoi est-ce que Duo n'était pas déjà en lui? Il leva la main pour attraper la natte de Duo et le tira sur lui. Les mains de Duo se posèrent sur l'intérieur de ses cuisses, écartant ses jambes et les relevant -il entoura les hanches de Duo de celles-ci, puis essaya de trouver le bon angle - et puis Duo entra en Heero. Heero pensa pendant deux secondes qu'il aurait dû se préparer un peu plus, et puis Duo commença à bouger.
Ayant plus ou moins pensé être pris par derrière, Heero avait, au début, douté du confort de la position, mais manifestement, le missionnaire avait ses avantages. Entre autres, il leur permettait de s'embrasser tout en baisant, de laisser les mains de Heero parcourir les flancs de Duo, de le laisser entourer Duo de ses jambes pour s'accrocher à celui-ci, pour le pousser plus loin, plus fort à l'intérieur de lui.
Ça ne pouvait pas durer longtemps, et ça ne dura pas longtemps. Duo continua de donner de grands coups à l'intérieur de lui pendant quelques secondes après son orgasme, puis s'effondra sur lui, haletant dans son oreille. Heero grogna et resserra ses jambes pour empêcher Duo de se retirer tout de suite. Il glissa une main entre leur deux corps et se toucha rapidement, pendant qu'il sentait encore le chaleureux picotement que lui procurait le fait d'être pénétré.
-Hnn... arrête d'bouger ... protesta Duo alors que Heero s'arquait sous lui, son sperme giclant entre leur corps.
Le membre de Duo, maintenant mou, glissa hors de lui et Heero se détendit lentement sur le lit, toujours haletant.
Duo était un partenaire passionné, se dit Heero; pas aussi énergique que Wufei l'avait été mais beaucoup plus enthousiasme que Quatre ou Trowa.
Duo faisait aussi parti de ceux qui ne peuvent rester éveiller une seule minute après l'orgasme.
Heero roula des yeux, amusé, et se tortilla un peu pour placer le poids qui dormait sur lui plus confortablement. Heero était assez fort pour supporter le poids de Duo facilement et le garçon natté avait visiblement besoin de se reposer après tous ces efforts. Heero ne voulait donc pas le réveiller en le poussant hors du lit. Et ça n'était pas si mal de toute façon, d'avoir une couverture vivante et chaude pour l'abriter.
Heero cligna des yeux en se rendant compte que sa ligne de pensée avait changée. Seul Quatre était resté auprès de lui après leur moment ensemble, et aucun des autres n'avaient continué à le toucher; il était surpris de se rendre compte que d'une manière ou d'une autre, ne pas avoir affaire au froid et à la perte de contact tout de suite après l'orgasme rendait le retour à la réalité bien meilleur. Après avoir réfléchi quelques minutes, Heero décida que ce n'était pas si grave d'apprécier de tenir Duo dans ses bras. Ça ne changeait pas vraiment son aversion pour le contact physique le reste du temps. Tenir Duo était une extension de l'expérience sexuelle; il était probablement censé l'apprécier.
'Oui,' décida-t-il, 'je vais le laisser dormir ici parce qu'il est fatigué et parce que c'est encore agréable. Quand ça va devenir inconfortable, je le virerai à coups de pieds.'
Il était toujours en train d'attendre encore que le sentiment de contentement
disparaisse quand il s'endormit.
Le tour de Quatre - A suivre