Oui, je SAIS. J'ai écrit quelque chose sur des ozzies. Maiheu, j'aime bien Otto moi. Avec ses cheveux frisés et son comportement de bon chien fidèle... J'aime pas Zechs mais ça s'est écrit comme ça ^.^;

Ecrit à l'origine pour le challenge '101 ways to snog en route to a colony'. (en anglais)

Immortelle Loyauté

Voir http://happyfangirl.org/snogs/ pour les règles.
Auteur: Asuka Kureru (asukasama@ifrance.com)
Couple: Otto+Zechs
Avertissements: umm. Triste?

Au milieu du champ de débris flottant dans l'orbite de L1 scintillait un large morceau de titanium, presque entièrement intact. Les reflets rouges des signaux de détresse dansaient sur la peinture blanche abîmée, lui donnant l'air de brûler- ou de saigner peut-être.
Le Tallgeese n'avait jamais été un bon mobile suit pour le combat spatial. Otto l'avait su à la seconde où il avait vu la bête. Otto savait beaucoup de choses à propos de mécanique. Avant de rejoindre OZ, il s'était préparé à une vie à réparer des voitures, peut-être inventer des nouveaux moteurs- ne s'attendant à rien de plus de la vie maintenant que son roi n'était plus et que le rêve de son pays, Sank, avait été réduit à néant - et puis il avait vu ce cadet d'OZ passant dans un mobile suit, si gracieux, si précis. Otto était un mécano et il n'avait jamais su qu'il était possible de faire bouger un mobile suit comme ça. Il était tombé amoureux de la machine et du pilote, sans avoir jamais vu de quoi le pilote avait l'air.
Il avait décidé de s'enrôler dans OZ en tant que cadet, juste comme un stage de perfectionnement en mécanique de mobile suits, parce que bien sûr, avec cette guerre, il aurait plus de débouchés. Pas qu'il voulait vraiment gagner de l'argent grâce à la malchance d'autres personnes, mais il n'avait plus beaucoup de raisons d'être maintenant, sauf l'argent. Avec de l'argent il ne pouvait pas reconstruire Sank, mais, quand il aurait économisé suffisamment, il pourrait s'exiler dans un endroit que la Guerre n'avait pas encore touchée, et rêver qu'il était toujours là-bas, dans le pays de contes de fées qu'avait été son royaume.
Pendant sa septième semaine, plein d'ennui, il avait aperçu un mobile suit au milieu d'un véritable troupeau d'autres suits. Des nouveaux pilotes, des cadets comme lui. Il n'en avait vraiment vu qu'un, parce que celui-là....
Pas la même machine, mais le même pilote. Il pouvait le sentir jusque dans la moelle de ses os.
Et puis l'homme -non, le garçon- avait posé l'appareil et sauté à terre- et Otto avait vu la couleur impossible de ses cheveux et sa grâce et son allure, et elles criaient toutes la même chose -Peacecraft.
Il avait été perdu en ce moment précis. Il avait perdu ses plans pour une vie confortable, sans danger, sans défis, donné sa vie à ce garçon déjà si vieux- et avait retrouvé ses rêves en échange.
Tout s'était passé si vite à partir de cet instant, sa requête d'être placé sous Son commandement, l'ascension de l'homme-enfant dans les rangs, leur premier combat, son dégoût de lui-même pour avoir tué mais sa fierté pour l'avoir sauvé, Ses remerciements, les batailles, encore et encore, et les politiques complexes des hauts rangs, et son mépris pour les hommes qui avaient essayé de l'acheter, essayé de le forcer à le trahir.
Pas une fois Il n'avait demandé, pas une fois Otto n'avait expliqué pourquoi il le suivrait jusqu'en enfer-- littéralement.
Il pensait que personne ne savait. Il ne voulait pas qu'ils sachent. Aussi, jamais Otto n'admettrait qu'il était au courant- pas même à Lui.
Le prince Milliardo n'était plus- Il était Lieutenant Colonel Merquise.
Otto était tombé amoureux des conflits intérieurs de Zechs, de sa modestie et de sa volonté de réussir, de sa douleur d'être forcé à se séparer du nom des Peacecraft et de son héritage, pour son besoin de vengeance.
Et puis l'attaque sur Sank. Le retour aux sources. Cette magnifique machine de mort, pouvoir absolu et suicide en un. Le Tallgeese...

Le Tallgeese flottait à présent, détruit, quelque part entre L1 et la lune, dérivant doucement sous l'attraction du satellite. Ce mobile suit dans lequel il avait versé son âme pour qu'il serve Lieutenant Colonel Zechs aussi bien que lui-même -mais il ne lui en voulait pas, car le Tallgeese n'avait pas échoué. Rien n'aurait pu sauver son prince de cette explosion... En fait, le suit aurait dû être vaporisé, laminé en éclats de métal tordus. Mais le cockpit et l'unité de survie étaient toujours intacts, et la sirène d'urgence chantait sur toutes les station radio surveillées par OZ; l'aide arriverait à temps.
Il tapota la console avec une affection bourrue, fier de son bébé. Son prince vivrait, ses rêves vivraient.
Zechs gémit de douleur, et Otto ne put s'empêcher de glisser dans la chaise derrière lui, essayant de le supporter, de le conforter, de le réchauffer, le serra contre sa poitrine, ne réalisant pas qu'il était en train de semer des baisers sur Ses épaules.
De longues mèches d'un blond argenté l'entouraient, le bordaient, et pour une seconde trop vite passée, Otto connut son rêve, connut une paix absolue.
Et puis il y eut le choc d'une ligne d'arrimage s'accrochant au mobile suit, et Zechs se réveilla.
"Otto?" demanda-t-il, hésitant.
"Oui."
Il sentit un baiser sur ses lèvres, profond, brûlant, offrant tout ce qu'il était.
"Tu es..."
Un autre baiser.
"...mort...."
Puis le néant.
Il pleura.
Au moment où il se dissolvait dans les morceaux éparpillés du Tallgeese, Otto n'avait qu'un seul regret.
Il n'avait jamais vu le visage de l'homme à qui il avait donné son âme.